France

Marlène Schiappa défend l'expulsion des citoyens étrangers condamnés pour violences sexuelles

Dans une interview à Marianne, Marlène Schiappa est revenue sur une des mesures annoncées par le gouvernement sur l'immigration : l'expulsion des citoyens étrangers condamnés pour violences sexuelles. «Du bon sens», selon elle.

Dans une interview accordée au magazine Marianne le 7 novembre, la secrétaire d’Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa, a affirmé être favorable à l'expulsion des «citoyens étrangers condamnés pour violences sexistes ou sexuelles». Cette mesure faisait partie des annonces faites le 6 novembre par Edouard Philippe sur les grands axes de la politique gouvernementale à propos de l’immigration. L'ancienne élue du Mans s’est dite «à l’aise» avec ces mesures, qui relèvent selon elle «du bon sens».

La secrétaire d’Etat a souligné que les violences sexistes et sexuelles n'étaient «excusables en aucun cas, y compris lorsqu'elles se produisent chez des populations en difficulté». «Je ne vois pas qui pourra honnêtement nous dire qu’un citoyen étranger qui a violé une femme peut rester sur le territoire sans que cela pose problème», a-t-elle encore insisté, contestant le rétablissement de «la double peine».

Une «diplomatie féministe»

Marlène Schiappa a par ailleurs réaffirmé la volonté gouvernementale d’une «tolérance zéro vis-à-vis des actes de violences contre les femmes», assurant que «le ministre de l’Intérieur et la garde des Sceaux» décideraient «du meilleur moyen d’application pour mettre cette mesure en œuvre», sous la forme d’une «circulaire» ou d’une «loi». D'après elle, «l’entrée en vigueur des mesures annoncées sur la politique migratoire est prévue dans les meilleurs délais».

Saluant les actions qui «répondent aux causes de l’immigration», Marlène Schiappa a poursuivi : «Si on lutte contre les violences faites aux femmes en Afrique et si on favorise leur émancipation économique, on fait en sorte qu’elles puissent vivre dignement dans leur pays d’origine, au lieu d’être obligées d’en partir», a-t-elle fait valoir, militant pour la poursuite d’une «diplomatie féministe». La secrétaire d’Etat a également mis en avant «l’embauche d’étrangères ingénieures» comme «une piste à envisager, alors que les entreprises peinent à [en] recruter».

Enfin, questionnée sur la menace que pourrait faire peser «une vision rigoriste de l’islam» sur l’égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa a mis en lumière un «sujet tabou» qu’il ne faut pas «hésiter» à «aborder». Rappelant la polémique autour des déclarations du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, qui avait alerté sur le fait que certains élèves masculins refusaient de donner la main à leurs camarades féminines, la secrétaire d’Etat a dénoncé un phénomène «très grave» car «cela veut dire qu’on ne peut plus décrire certaines réalités sur l’emprise de formes dévoyées de la religion, et du communautarisme».

«Le projet de l’islam politique est de créer une nouvelle norme, qui va à l’encontre de l’émancipation des femmes. Les islamistes sont contre la contraception, l’accès à l’IVG, le fait de pouvoir sortir en jupe courte», a-t-elle assuré. Enfin, l’ancienne conseillère municipale a appelé à «décrire la réalité sans crainte» afin de «pouvoir les combattre [les intégristes islamistes] et défendre le libre choix des femmes».

Lire aussi : Trop laxistes, trop contraignantes ? Les mesures du gouvernement sur l'immigration font réagir