France

En 2018, les étrangers représentaient 43% des personnes accueillies par le Secours catholique

Dans son rapport annuel, le Secours catholique constate une augmentation continue du nombre d’étrangers sollicitant son aide depuis 2016. Ils représentaient 43% des 1,3 million de personnes que l'association a accueillies en 2018.

Les étrangers contraints de demander de l'aide au Secours catholique, en raison du «durcissement de la politique d’accueil» en France, sont de plus en plus nombreux, s'inquiète l'association dans son rapport annuel publié ce 7 novembre. 

716 500 adultes et 631 000 enfants

Le rapport du Secours catholique est alarmant : en 2018, l’association a accueilli plus de 1,3 million de personnes, dont 716 500 adultes et 631 000 enfants. Parmi elles, 43% étaient étrangères, dont des sans-papiers – une proportion qui augmente continuellement depuis 2016, avec trois points de plus en moyenne chaque année. D’après le Secours catholique, cette hausse s'explique en partie par la «nette précarisation de leur statut légal et socioéconomique, souvent liée à une absence de ressources et de droits reconnus». Pour la plupart d'entre eux, «les ressources se limitent souvent à la faible allocation aux demandeurs d’asile (Ada)».

La migration concerne de plus en plus de femmes et d'enfants

Parmi ces étrangers, 40% sont des hommes seuls et 60% ont moins de 40 ans, soit un âge bien inférieur à celui de la population française accueillie par l'association, qui donne notamment des vêtements et de la nourriture aux plus démunis. La population étrangère aidée par le Secours catholique se féminise par ailleurs «durablement» car «la migration concerne de plus en plus de femmes et d’enfants, notamment via le regroupement familial, mais également via la migration de familles entières et de femmes de manière autonome», détaille le rapport.

Un «durcissement de la politique d’accueil des étrangers», selon le Secours catholique

L'association relève également que trois étrangers accueillis sur quatre, arrivés en France depuis moins de deux ans, sont «sans statut légal stable», renforçant encore leur précarité. De plus, le rapport affirme que 70% des étrangers arrivés il y a plus de dix ans en France vivent toujours sous le seuil de pauvreté extrême, contre 57% des Français accueillis. «Ces disparités tiennent en grande partie à un accès au marché du travail qui reste dégradé chez les étrangers et à un niveau de prestations sociales globalement plus faible», précise le compte-rendu, qui souligne le «durcissement de la politique d’accueil des étrangers aux situations et statut légaux les plus fragiles».

Par ailleurs, la part des personnes étrangères rencontrées qui n’ont «pas le droit de travailler» a «fortement augmenté», atteignant 44% chez les femmes et 48% chez les hommes. Parmi elles, 40,2% sont dans cette situation depuis plus de deux ans, soit 15 points de plus qu’en 2010.

La publication du rapport survient au lendemain de l'annonce de mesures gouvernementales sur l'immigration et le jour même de l'évacuation de deux campements insalubres regroupant plus de 1 600 migrants dans le nord-est de Paris.

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