France

Rodrigues, Ludosky et d'autres figures des Gilets jaunes demandent à rencontrer Macron

A l'approche du premier anniversaire du mouvement, quatre figures des Gilets jaunes réclament une rencontre avec le chef de l’Etat pour aborder les «dérives en matière de maintien de l'ordre» ou encore les revendications sociales des contestataires.

Alors que le premier anniversaire du mouvement des Gilets jaunes approche, Emmanuel Macron recevra-t-il à l’Elysée, Priscilla Ludosky, Jérôme Rodrigues, Fabrice Grimal et Faouzi Lellouche ? C’est en tout cas le souhait de ces derniers qui, dans une lettre ouverte rendue publique ce 28 octobre, ont appelé le chef de l’Etat à les recevoir «avant le 16 novembre» afin de discuter «des multiples dérives en matière de maintien de l'ordre» et «du rôle de l'IGPN [Inspection générale de la police nationale]», la police des polices.

Depuis la naissance du mouvement, la gestion du maintien de l'ordre a fait l’objet de nombreuses critiques de la part de manifestants, d’avocats ou encore de plusieurs représentants politiques. L’usage du lanceur de balles de défense (LBD), une arme de force intermédiaire responsable d'au moins une vingtaine d'éborgnements et de plusieurs autres blessures graves, a notamment été au cœur de vifs débats, jusqu'au sein même de l’Assemblée nationale.

Les signataires entendent par ailleurs «remettre [au chef de l'Etat] en mains propres le manifeste du "vrai débat" lancé par des collectifs de Gilets jaunes». Rival citoyen du grand débat national porté par l’exécutif pour tenter de répondre à la crise sociale en cours depuis le 17 novembre 2018, cette plateforme numérique se veut être «une contre-offensive» à l’initiative gouvernementale afin de recueillir les doléances des citoyens et in fine élaborer de réelles propositions de loi.

«Vos annonces témoignent de l'absence de prise en compte des revendications qui s'y trouvent», regrettent-ils en rappelant que le site «a recueilli un million de votes» et permis de faire remonter 59 propositions phares. Ils estiment en outre qu'«aucune réponse politique crédible n'a à ce jour été proposée» face à ces revendications qui concernent quatre grands thèmes : la «transformation profonde du système politique», le «renforcement du service public», la «justice fiscale» et une «écologie solidaire, accessible».

Pour autant, cet appel à corriger la trajectoire de la politique du gouvernement risque fort de rester lettre morte. Dans un entretien à la radio RTL, diffusé ce même 28 octobre, le locataire de l’Elysée a certes concédé une erreur de méthode mais assure qu’il écartait un changement de cap politique face à la crise des Gilets jaunes alors qu'il abordait l'acte II de son quinquennat. 

Lire aussi : Gilets jaunes, acte 50 : appel national à Saint-Etienne et manifestation avec les Chiliens à Paris