France

Couac écolo ? Une députée LREM fait la promotion tout sourire d'un SUV au diesel

Si la macronie veut faire la chasse aux automobilistes roulant au diesel et aux véhicules polluants, une députée du Rhône ruine toute la communication gouvernementale, s'affichant au volant d'un SUV. Elle répond qu'elle aurait «peut-être dû refuser».

Si La République en marche (LREM) et le gouvernement tentent d'imprimer une action écologiste en prenant des mesures contre les véhicules fonctionnant au diesel ou en imposant un malus pour les véhicules les plus polluants (un malus pour ceux pesant plus de 1 300 kilogrammes a été lui rejeté), une députée de la majorité vient de gaffer. Invitée par un magazine lyonnais, Nouveau Lyon, à réaliser un test voiture pour son numéro de novembre, la parlementaire du Rhône Anne Brugnera a posé tout sourire au volant d'un SUV (de marque étrangère), pesant entre 1,5 et 1,8 tonne selon les modèles, et roulant... au diesel. Interrogée après sa conduite du bolide, elle atteste que ce véhicule, coûtant entre 31 650 et 53 640 euros, est «robuste» et «sûr», et apprécie certaines de ses qualités comme ses «lignes», «son confort intérieur» et «la sécurité de ses options».

Il n'en fallait pas moins pour provoquer un tollé, chez les écologistes notamment.

Dans un tweet le 24 octobre, Greenpeace France s'emporte : «Alors que la loi mobilité est toujours en étude au Parlement, la députée Anne Brugnera à Lyon fait la promo d'un SUV [au] diesel. Effrayant et irresponsable que des politiques fassent de la publicité contre le climat et engendrant plus de pollution.»

Le député européen d’Europe écologie les Verts (EELV) David Cormand trouve l'article «lunaire» : «Une parlementaire LREM fait la promotion d’un SUV... Définitivement, la République en Marche, c’est la République des marchants... #MakeOurPlanetGreatAgain.»

Chroniquant sur le sujet, France 5 ajoute que ce SUV émet environ 50% de CO2 de plus qu'une citadine. Pour la chaîne, Anne Brugnera a adressé un communiqué, expliquant qu'elle avait découvert le véhicule à tester «à son arrivée» et qu'elle n'était pas «décisionnaire de ce choix».

Anne Brugnera a argumenté, assurant qu'elle prônait bien «un usage mixte des mobilités alliant transports en commun, vélo, marche à pied et occasionnellement la voiture». Elle poursuit trouvant «particulièrement intéressant que le sujet voiture, généralement genré, soit abordé par le prisme d'une femme.»

L'un des journalistes du mensuel, Fabien Fournier, déclare pour Lyon Capitale, qu'il s'agit «d'un test voiture dans lequel nous invitons une personnalité», se défendant de tout publireportage. Quant à la députée, elle affirme dans les colonnes de Lyon Capitale, ne pas avoir été rémunérée. Dans ce même magazine, elle avoue avoir peut-être fait une erreur : «Quand j’ai vu la taille de la voiture au moment de l’interview j’ai eu un moment de doute. Mais je l’ai tout de même fait parce que j’avais donné mon accord. Peut-être que j'aurais dû refuser.»

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