France

Rouen : des habitants manifestent de nouveau pour exiger «la vérité» sur l'incendie (IMAGES)

Ce 1er octobre, des Rouennais ont manifesté du palais de justice à la préfecture de la ville normande, pour réclamer la «vérité» sur l'incendie ayant touché le site industriel de Lubrizol. Ils s'affirment insatisfaits par les annonces des autorités.

L'annonce de la publication de la liste des produits brûlés dans l'incendie de l'usine Lubrizol, n’a pas apaisé la colère de ces Rouennais, et habitants des communes limitrophes de la métropole normande. A l’appel de plusieurs syndicats, associations et ONG, quelques centaines de personnes se sont réunies, le 1er octobre à 18h, devant le palais de justice de Rouen pour réclamer la «vérité sur l’incendie de Rouen». 

«Je suis venu parce que je suis très en colère comme paysan [...] c'est pas arrivé sur ma ferme mais c'est arrivé sur la ferme des collègues [...] Et il est insupportable que la vérité ne soit pas faite sur cette affaire et que les pouvoirs publics n'aillent pas plus vite dans les analyses et le rendu aux populations», a estimé au micro de notre reporter un agriculteur.

Le rassemblement s'est ensuite transformé en manifestation jusqu’à la préfecture de Rouen, qui doit satisfaire les «exigences» de transparence, selon les organisateurs.

«Comment le préfet peut-il affirmer que le plomb, autre cancérogène, retrouvé dans les analyses ne proviendrait pas de Lubrizol, alors que l’usine a été construite dans une période où la peinture au plomb était massivement utilisée dans l’industrie ?», s'était interrogé la section rouennaise de la CGT, l'un des coorganisateurs de la mobilisation, avant celle-ci.

«160 fûts dans un état délicat» restent à évacuer de l'usine

Alors que les manifestants se rassemblaient devant le palais de justice de Rouen, la préfecture a fait plusieurs annonces concernant les suites de l'incendie de l'usine Lubrizol du 26 septembre. Elle a ainsi fait savoir qu'il n'y avait «pas de risque avéré» lié à l'amiante dans l'air, selon les premiers relevés réalisés au lendemain de l'incendie du site. «160 fûts dans un état délicat» restent à évacuer de l'usine, a-t-elle également indiqué, ajoutant par la suite que 5 253 tonnes de produits avaient été détruits dans le drame.

Le parquet de Rouen a, en outre, annoncé se dessaisir de l'enquête sur l'incendie au profit du pôle de santé publique de Paris, en raison notamment de la «technicité» des investigations. Il a aussi fait savoir qu'à ce jour, plus d'une «quarantaine de plaintes» avaient été «transmises» ou étaient «en cours de transmission».

Le 30 septembre, des centaines de Rouennais avaient déjà manifesté, devant les locaux du conseil de la métropole de Rouen fermés au public, où se tenait une réunion à laquelle a pris part le préfet de la Seine-Maritime, Pierre-André Durand. Certains d'entre eux avaient tenté de forcer l'entrée du bâtiment où se trouvait le préfet, sans succès.

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