Une marche blanche en hommage à Zineb Redouane réunissant environ 500 personnes s'est tenue à Marseille, le 15 septembre à l'appel d'une de ses filles, Milfet Redouane avec le soutien de sa fratrie. «Justice pour Zineb», a-t-on pu lire sur une banderole, tandis que les participants arboraient des ballons blancs et des portraits de la défunte, comme les images de l'événement publiées sur les réseaux sociaux l'attestent.
«J'espère que la justice sera faite pour ma mère», avait déclaré Milfet Redouane sur les réseaux sociaux en appelant à la marche.
«Je m'appelle Zineb, je suis née le 6 juillet 1938, aujourd'hui j'aurais 81 ans si vous ne m'aviez pas tuée. La vérité, je la connais, mais je ne peux pas témoigner, car vous m'avez assassinée», a déclaré une amie de la famille, lisant un texte lors de la marche blanche.
Zineb n'est pas «seulement une victime collatérale» mais «une nouvelle victime de violences policières», a-t-elle insisté, citant les prénoms d'Adama Traoré, Rémy Fraisse et Steve Maia Caniço.
Milfet Redouane était au téléphone avec sa mère le 1er décembre au moment où cette dernière a été touchée par un tir de grenade lacrymogène, alors qu'elle s'apprêtait à fermer les volets de son appartement, au 4e étage de son immeuble. La femme de 80 ans était décédée le lendemain.
«Je crois très fort à ce que ma mère m'a dit au téléphone, et elle m'a dit qu'elle avait été visée. Elle est partie en demandant justice, qu'elle repose en paix, on ne lâchera pas», a insisté Milfet Redouane auprès de l'AFP, juste avant le début de la marche.
Le 21 août, la Cour de cassation a ordonné le dépaysement à Lyon de l'enquête sur la mort de Zineb Redouane. Le parquet général d'Aix-en-Provence avait demandé ce dépaysement, réclamé par des avocats de la partie civile, pour la «sérénité» de l'information judiciaire et «dans l'intérêt d'une bonne administration de la justice».