France

Main arrachée d'un Gilet jaune : la LDH «indignée» que le parquet classe sans suite la plainte

Ayhan avait porté plainte après avoir eu sa main arrachée par une grenade GLI-F4, lancée par les forces de l'ordre, lors d'une mobilisation des Gilets jaunes à Tours le 1er décembre. Le parquet n'a pas donné suite. La LDH est outrée.

Le 13 septembre, la Ligue des droits de l'Homme (LDH) d'Indre-et-Loire a réagi à la décision du 23 juillet du parquet de Tours de classer sans suite la plainte d’Ayhan P..

Ayhan P. est un manifestant ayant eu la main arrachée par une grenade GLI-F4, le 1er décembre lors de l'acte 3 des Gilets jaunes. «Pour justifier [l']emploi [de la grenade GLI-F4], l’Etat prétend qu’elle "est l’ultime recours pour se dégager d’un groupe agressif". La vidéo publiée par le journal Libération montre toutefois que la grenade qui a grièvement blessé Ayhan a été lancée au milieu d’une foule calme», s'étonne la LDH, qui poursuit : «La section tourangelle de la Ligue des droits de l’Homme est indignée par la décision de classement sans suite du parquet de Tours qui fait fi de l’article préliminaire du code pénal selon lequel "l’autorité judiciaire veille à l’information et à la garantie des droits des victimes au cours de toute procédure pénale".»

Après la plainte contre X déposée par Ayhan P. pour blessures involontaires, le parquet a en effet estimé que «les faits de la procédure n’ont pu être clairement établis par l’enquête». «Les preuves ne sont pas suffisantes pour que l’infraction soit constituée et que des poursuites pénales puissent être engagées», est-il ajouté. Toutefois, comme le rappelle La Nouvelle République le 10 septembre, Ayhan P. s'est constituée partie civile en vue d’une nouvelle instruction.

Le 1er décembre à Tours, alors que les vidéos montraient des manifestants effectivement calmes, une grenade de type GLI-F4 avait atterri au milieu de la foule. L'un d'entre eux, un certain Ayhan P., inconscient d'avoir affaire à une grenade explosive, l'avait alors ramassé, et s'était fait arracher la main par l'explosion. Ayhan P. a d'ailleurs raconté, par la suite, au quotidien Libération le moment où il perdait sa main : «J’étais persuadé que c’était du gaz lacrymogène, sinon je n’y aurais jamais touché. Je l’ai ramassée de la main droite et elle a explosé.»

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