France

Le tueur présumé de Villeurbanne avait obtenu l'asile en 2018

Le suspect de l'attaque au couteau qui a coûté la vie à un jeune homme de 19 ans est un Afghan de 33 ans qui avait obtenu l'asile en France en 2018. Il a été mis en examen pour «assassinat et tentatives d'assassinats», mais pas pour terrorisme.

Le suspect de l'attaque au couteau du 31 août à Villeurbanne est un Afghan de 33 ans qui avait obtenu l'asile en France en 2018 sous le statut spécifique de la «protection subsidiaire», a appris l'AFP auprès de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII).

L'homme a partiellement reconnu les faits après l'attaque, qui a coûté la vie à une personne et a fait huit blessés. Il a été mis en examen pour «assassinat et tentatives d'assassinats», mais pas pour terrorisme. Il était connu sous plusieurs identités et trois dates de naissance, avait expliqué au cours du week-end le procureur de la République de Lyon, Nicolas Jacquet.

Arrivé en France en 2016 «sans famille», il a obtenu en mai 2018 la «protection subsidiaire» de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) «en se présentant comme étant né en 1986», ce qui correspond à l'un des âges (33 ans) sous lequel il était connu des autorités, selon Didier Leschi, directeur de l'OFII.

Une «menace grave et individuelle contre sa vie» 

La protection subsidiaire est accordée, selon l'Ofpra, à «toute personne dont la situation ne répond pas à la définition du statut de réfugié mais pour laquelle il existe des motifs sérieux et avérés de croire qu'elle courrait dans son pays un risque réel de subir» une atteinte grave, comme la peine de mort, la torture, ou une «menace grave et individuelle contre sa vie» en raison «d'une situation de conflit armé».

Il possédait, comme toute personne placée sous ce statut, une carte de séjour temporaire d'une durée d'un an renouvelable. Sa carte devait expirer en 2020, laissant penser qu'elle a pu déjà être renouvelée au moins une fois depuis son obtention en 2018.

Depuis 2018, il était toujours hébergé dans un centre pour demandeurs d'asile même si son statut ne le permettait plus, d'après Didier Leschi.

«En raison de la personnalité du mis en cause et en l'absence d'éléments permettant de rattacher directement son passage à l'acte à une entreprise terroriste», le Parquet national antiterroriste (PNAT) n'a pas été saisi à ce stade, pour cette attaque.

Un «état psychotique envahissant»

Lors de sa garde à vue, le suspect aurait selon le procureur de la République de Lyon, Nicolas Jacquet, tenu des propos «incohérents et confus», disant notamment «avoir entendu des voix insulter Dieu et lui donnant l'ordre de tuer».

Une première évaluation psychiatrique a révélé «un état psychotique envahissant». Le suspect avait également consommé une importante quantité de cannabis avant l'agression, selon les analyses toxicologiques. L'enquête se poursuit et se focalise désormais sur le profil et le parcours de cet individu alors que ses premières déclarations n'ont pas permis d'expliquer son geste.

Sans antécédent judiciaire, les premiers éléments dessinent un parcours de migrant erratique : il est entré une première fois en France en tant que mineur en 2009. Ensuite, il a successivement été enregistré en Italie (2014), en Allemagne (2015) et en Norvège (2016), avant de revenir sans famille dans l'Hexagone en juin 2016. Deux ans plus tard, il obtient l'asile mais pas le statut de réfugié, et est mis sous protection subsidiaire de l'Ofpra.

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