France

En marge du G7, ONG et journalistes dénoncent des contrôles abusifs et des arrestations arbitraires

Mobilisées en nombre en prévision des manifestations anti-G7, les forces de l’ordre ont procédé à de multiples contrôles et, parfois, arrestations. Des observateurs de la LDH et d'Amnesty affirment notamment avoir été concernés.

En prévision des manifestations anti-G7 auxquels ont pris part militants anticapitalistes, écologistes, altermondialistes ou encore Gilets jaunes, un important dispositif de sécurité a été déployé dans plusieurs localités du sud-ouest pour sécuriser la rencontre entre les différentes délégations. Avant l’ouverture du sommet le 24 août dans la ville de Biarritz, le ministère de l’Intérieur avait annoncé la mobilisation de 13 200 policiers et gendarmes appuyés par «des forces militaires».

Présents lors de différentes mobilisations contre ce rendez-vous diplomatique, des journalistes français et étrangers ont dénoncé l'application à leur encontre de mesures jugées arbitraires de la part des forces de l’ordre. Ce fut notamment le cas dans la ville de Bayonne, théâtre de deux manifestations les 24 et 25 août. 

Certaines équipes se seraient même vues confisquer leur matériel de protection.

D’autres journalistes ont pointé le comportement agressif dont auraient fait preuve des membres des forces de l’ordre : «Ici on parle français ou on parle pas», aurait lancé un policier à l’encontre d’un journaliste qui échangeait alors avec ses confrères allemands.

Sur Twitter, le journaliste indépendant David Dufresne a ainsi décompté au moins 12 cas litigieux.

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«Tentatives d’intimidations»

A l’indignation des journalistes, s’est ajoutée celle de plusieurs ONG, dont la Ligue des droits de l’Homme (LDH), qui a annoncé que l'une de ses membres ainsi que des «observatrices des pratiques policières dûment identifiées avec leurs chasubles de la LDH» avaient été arrêtés par les forces de l’ordre au cours de ces dernières 48 heures.  

Dans un communiqué publié le 25 août, la LDH écrit : «Eléonore, membre de la direction nationale de la LDH, Camille et Natti ont été placées en garde à vue pour "participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations" en raison de la possession de matériel de protection dans leurs sacs [casques et lunettes]». A cette même occasion, l'organisation dénonce en outre des «tentatives d’intimidations» ainsi que des «procédures autorisées par le procureur de la République de Bayonne». L'ONG accuse les autorités de vouloir «dissuader des missions d’observations citoyennes qui sont organisées par la LDH et ses partenaires depuis plusieurs mois lors des mouvements sociaux afin d’éclairer les stratégies de maintien de l’ordre et les violences connues sur la base de faits dûment constatés». 

Même tonalité du côté d’Amnesty international, qui a entre autres rapporté que certains de ses membres avaient été «arrêtés, fouillés puis bloqués près de deux heures par les forces de l'ordre sur un parking de la ville de Bidart», à quelques kilomètres de Biarritz, où une manifestation de Gilets jaunes était prévue.

«Après avoir été bloqué pendant cinq heures dans une ville assiégée inutilement par la police, nous avons finalement quitté Bayonne. Plus de 65 personnes ont été arrêtées aujourd'hui [le 24 août], la moitié a été placée en détention provisoire», a déploré de son côté Marco Perolini, chercheur au sein de l'organisation non gouvernementale.

Selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, 68 personnes ont été interpellées le 24 août, en marge de la première journée du sommet, et certaines étaient encore en garde à vue ce 25 août.

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