Le député La République en marche (LREM) de la Creuse Jean-Baptiste Moreau, a annoncé le 14 août sur BFM TV avoir porté plainte après la diffusion d’un faux avis de recherche, façon Far West, placardé entre autres sur les grilles du conseil départemental. On pouvait lire sur cette affiche : «Wanted. JB Moreau. Haute trahison. Complicité d’empoisonnement. Léchage des bottes jupitérienne.»
Une fois qu’on commence à légitimer les insultes et les injures où s’arrête-t-on ? On s’arrête dans une dictature et un régime totalitaire où c’est la loi du plus fort
«C’est de la violence. Quand on vous traite de traître c’est une insulte. Une fois qu’on commence à légitimer les insultes et les injures où s’arrête-t-on ? On s’arrête dans une dictature et un régime totalitaire où c’est la loi du plus fort, de celui qui gueule le plus fort ou de celui qui est le plus violent», a-t-il déclaré à RMC.
Sa permanence avait précédemment été dégradée par des agriculteurs lui reprochant d’avoir voté en faveur du traité de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne (CETA). «Je sais que c’est le mode d’action des agriculteurs mais ça n’a jamais rien apporté au monde agricole et une insulte envers un élu reste une insulte. On est plus proches de la République bananière que de la démocratie», a-t-il ajouté, toujours auprès de la radio.
Jean-Baptiste Moreau, lui-même ancien éleveur, a immédiatement reçu le soutien du gouvernement en la personne de Brune Poirson, secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire. «Choquée par cette affiche ouvertement menaçante envers Jean-Baptiste Moreau, élu courageux. Que sont devenus le respect des élections et le dialogue, au cœur de notre pacte républicain ? L'intimidation, c'est la loi du plus fort. La loi du plus fort, c'est la mort de la démocratie», a-t-elle affirmé sur Twitter.
Dégradations récurrentes de permanences LREM
Cet événement survient dans un contexte de multiple dégradations, ces dernière semaines, contre des permanences d'élus du camp présidentiel. Des dégradations faisant souvent référence au vote d'approbation du Ceta.
Dernier épisode en date : dans la nuit du 14 au 15 août, le député LREM de Moselle, Christophe Arend, a vu sa permanence dégradée pour la deuxième fois en moins d’une semaine. «Cette agression supplémentaire contre ma permanence parlementaire n’est rien au regard de tous les soutiens qui se sont manifestés après la précédente», a-t-il indiqué sur Twitter, accompagnant son message de plusieurs photos sur lesquelles on peut voir les trous laissés dans plusieurs vitres du bâtiment. Il a précisé, auprès de l'AFP, vouloir porter plainte.
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