Le traité de libre échange entre l'Union européenne et le Canada, plus connu sous l'acronyme CETA, a été approuvé le 23 juillet à l'Assemblée nationale par 266 voix contre 213. Reprochant à certains députés de la majorité présidentielle d'avoir ratifié un texte mettant en péril l'agriculture française, des travailleurs de ce secteur ont multiplié, dans les jours suivants, les actes de vandalismes aux abords de plusieurs permanences du parti LREM.
La Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) a, par exemple, posté le 25 juillet sur Twitter une image de son action réalisée à la permanence de la première circonscription de Haute-Saône, dans la ville de Vesoul. On y voit un mur de briques partiellement érigé devant la porte d'entrée du bâtiment.
Comme le rapporte France Bleu le 26 juillet, une action similaire a été menée dans la Creuse, où des «agriculteurs en colère» ont muré la permanence du député Jean-Baptiste Moreau, dans la ville de Guéret, pour «protester contre la signature du CETA».
Les députés Alexandre Freschi, Olivier Damaisin et Michel Lauzzana ont pour leur part été nommément visés dans un tweet de la FDSEA du Lot-et-Garonne. La publication, datant du 26 juillet, met en avant plusieurs bâtiments devant lesquels ont été déposés des tas de fumier. Des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Vote CETA, on est dans la merde», ont été également installées.
Comme le rapporte l'antenne Hautes-Pyrénées de France Bleu le même jour, «les Jeunes Agriculteurs des Hautes-Pyrénées ont déposé trois bennes de fumier devant la permanence du député LREM Jean-Bernard Sempastous, à Bagnères-de-Bigorre». «On est venu avec trois bennes de fumier pour lui expliquer que les produits qui sont prévus dans le traité du CETA étaient à la hauteur de ce que l'on a déposé», avait alors commenté Pauline Robert, la présidente des Jeunes Agriculteurs du 65.
Appliqué provisoirement depuis le 21 septembre 2017 et approuvé le 3 juillet par le gouvernement français, l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada (CETA) soulève de fortes réticences dans l'opposition de gauche comme de droite ainsi qu'au sein de la société civile. Agriculteurs, syndicats, associations ou encore personnalités politiques ont en effet multiplié les critiques à son encontre, invoquant tant des aspects sociaux qu'environnementaux.
Depuis plusieurs mois, les permanences de députés LREM ont été prises pour cibles de manière parfois violente, comme lorsque des individus ont saccagé et tenté de mettre le feu à la permanence de Romain Grau le 27 juillet à Perpignan.