Le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, s’est étonné de découvrir sa convocation devant le tribunal correctionnel dans … les colonnes du magazine L’Express. «Perquisitions. La boucle police/justice/médias continue. "L'Express" avait publié illégalement des PV d'auditions. Maintenant il annonce que nous serons convoqués en correctionnelle en septembre. La justice pensera sans doute à nous informer nous aussi. Si "L'Express" le permet», a déclaré le député des Bouches-du-Rhône, visiblement surpris, sur Twitter.
En effet, comme le révélait l’hebdomadaire le 27 juin, le chef de file des députés LFI ainsi que cinq autres membres du parti seront jugés, les 19 et 20 septembre, pour les accrochages ayant émaillé les perquisitions à son domicile et au siège du mouvement en octobre dernier. Alexis Corbière et Bastien Lachaud, députés LFI, Manuel Bompard, eurodéputé, Bernard Pignerol, membre du conseil d’Etat ainsi que Muriel Rozenfeld, attaché de presse du parti, passeront également devant le juge à la même date.
Vice de procédure?
Ils sont poursuivis en citation directe par le parquet de Bobigny pour des actes d’intimidation contre l’autorité judiciaire ainsi que pour rébellion et provocation. Réagissant à l’AFP, l’avocat de Jean-Luc Mélenchon, Mathieu Davy, considère la nouvelle comme «une fake news à ce stade» rappelant que la diffusion d’une information «non transmise aux intéressés […] constitue une violation du secret de l’enquête». L’entourage de l’ancien sénateur s’est lui aussi livré, toujours auprès de l’agence de presse : «On n’était pas au courant. Si c’est vrai, ce n’est pas normal qu’on n’en soit pas informés.»
Le 16 octobre dernier, dans le cadre de deux enquêtes préliminaires du parquet de Paris portant sur les comptes de campagne de la présidentielle 2017 ainsi que sur les conditions d’emploi d’assistants d’eurodéputés de LFI, deux perquisitions avaient été menées au domicile de Jean-Luc Mélenchon et au siège de LFI. Filmant la scène en direct sur Facebook, l’ancien ministre avait dénoncé «une énorme opération de police politique».
Plus tard, la seconde perquisition avaient tourné à la confrontation, le leader de LFi appelant à «enfoncer la porte» pour entrer dans les locaux du parti se fendant de son désormais célèbre : «La République c’est moi.» Le parquet de Paris avait immédiatement ouvert une enquête pour «menaces ou actes d’intimidation contre l’autorité judiciaires» et «violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique». L’affaire a été dépaysée au parquet de Bobigny par «souci d’impartialité» selon le parquet général de Paris.
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