France

«ll y a un risque monstrueux» : un membre du gouvernement accuse RT d'ingérence politique en France

Cédric O, secrétaire d'Etat au Numérique, a repris une accusation récurrente de l'exécutif à l'encontre de RT France : la fameuse ingérence. L'ex-conseiller à l'Elysée est formel : RT France souhaite influer sur l'avenir politique de la France.

Le compteur relevant les attaques visant RT France continue inexorablement de tourner : le 25 juin, à la faveur d’une interview accordée à l'agence Reuters, le secrétaire d'Etat au Numérique, Cédric O, s’en est à son tour pris à notre média.

Alors qu’il plaidait pour la création d’un Conseil de l'ordre des journalistes censé permettre aux membres de la profession d’exiger de l’Etat de légiférer à l’encontre de médias soupçonnés de bafouer l’éthique journalistique, l'ancien conseiller de l'Elysée a accusé RT France et Sputnik d’ingérence. Selon lui, ces deux médias auraient comme but ultime de porter au pouvoir «tel ou tel parti politique».

Moi je considère qu'il y a un risque monstrueux

«Et cela marche. Aujourd'hui, sur YouTube, la chaîne qui a le plus de visibilité ce n'est pas BFM, ce n'est pas CNEWS, c'est RT [RT France]», a ajouté le secrétaire d'Etat, selon qui «les Gilets jaunes ne s'informent que par RT». Avant d’ajouter sans pondération : «Moi, je considère qu'il y a un risque monstrueux.»

S’il estime cependant qu’il ne revient guère à l’Etat de sanctionner les médias diffusant de fausses nouvelles, il a paradoxalement justifié son intervention en cas de «menace contre la démocratie». «Ce sera le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) ou une autorité indépendante qui va décider ce qu'est une infox ou pas.» Avant de préciser cependant : «On n'en est pas du tout là.»

Cette énième charge à l’encontre de RT France intervient dans un contexte de tensions initiées par l'Elysée. En octobre dernier, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, reconnaissait ouvertement le refus d'accepter RT France en salle de presse de l'Elysée. Quelques semaines plus tard, le 13 novembre, un conseiller de l'Elysée annonçait cependant que les journalistes de RT France se verraient désormais délivrer des accréditations au palais. A l’heure où nous écrivons ces lignes, ce n’est toujours pas le cas.

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