France

La justice relaxe quatre syndicalistes CGT accusés d'avoir agressé le député RN Sébastien Chenu

La justice a relaxé, faute de preuve, quatre syndicalistes de la CGT poursuivis pour «violences en réunion» contre le député RN Sébastien Chenu. L'élu avait été expulsé de force d'une manifestation du syndicat à Valencienne en 2018.

Quatre syndicalistes de la CGT, poursuivis pour «violences en réunion» à l'encontre du député Rassemblement national (RN) du Nord Sébastien Chenu, ont été relaxés mercredi par le tribunal correctionnel de Valenciennes, selon l'AFP. Les quatre militants étaient soupçonnés d'avoir violemment exclu l'élu RN d'une manifestation organisée en mars 2018 à Valenciennes par la CGT Métallurgie. 

En février dernier, le député RN affirmait d'ailleurs qu'un de ces individus, âgé de 54 ans, était aussi soupçonné d'être le conducteur du transpalette ayant fracturé l'entrée du ministère de Benjamin Griveaux pendant une manifestation des Gilets jaunes le 5 janvier à Paris. 

Dès le début de ce rassemblement, visant à protester contre les fermetures d'usines, les suppressions de postes et délocalisations et à réclamer une meilleure convention collective, Sébastien Chenu avait été prié de partir, bousculé et s'était retranché dans une agence de voyages. Une dizaine de policiers étaient intervenus pour le protéger.

Lors de l'audience, les quatre syndicalistes «ont reconnu qu'ils étaient présents lors de cette manifestation», mais ont assuré «qu'il y avait eu un mouvement de foule, et qu'en aucun cas ils n'avaient violenté Sébastien Chenu», a raconté à l'AFP leur avocat Frank Berton mercredi. 

Selon lui, «il n'y avait pas de caméras au moment de l'altercation». Sébastien Chenu, «observant au commissariat des photographies de cette manifestation», avait dans un premier temps «identifié formellement trois personnes». Il avait ensuite «été convoqué pour une confrontation» et avait assuré «reconnaître formellement» le quatrième prévenu dans un rassemblement de soutien de la CGT devant le commissariat, a détaillé l'avocat.

«C'était parole contre parole», a poursuivi maître Berton. Une adjointe de M. Chenu «a expliqué qu'au moment du mouvement de foule elle avait perdu de vue le député, et n'avait pas pu être témoin des faits», a affirmé Me Berton. 

«A plusieurs reprises, et de manière parfaitement circonstanciée, monsieur Chenu a reconnu les quatre prévenus» et «pour lui ça ne faisait pas de doute», a réagi auprès de l'AFP David Dassa-Le Deist, avocat de l'élu RN.

«Nous déplorons» cette relaxe, «qui est presque une incitation à continuer ce genre d'intimidations sur les élus du Rassemblement national», a-t-il poursuivi, rappelant que le parquet avait requis des heures de travaux d'intérêt général.

«J'espère que le parquet fera appel car on a tout de même molesté un élu de la République, qui avait revêtu son écharpe tricolore», a-t-il conclu.

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