France

Acte 26 : manifestation dans le calme à Paris, tensions à Nantes et à Lyon (EN CONTINU)

Conditions météorologiques peu accommodantes, interdictions de manifester étendues... Les éléments ne jouent pas en la faveur des Gilets jaunes pour le 26e acte de leur mobilisation. Lyon et Nantes sont les épicentres de la contestation.

Samedi 11 mai

Le Nombre jaune, page Facebook proche des Gilets jaunes, a recensé au moins 37 529 manifestants lors de cet acte 26. 

Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 18 600 personnes ont manifesté en France ce 11 mai, dont 1 200 à Paris.

En milieu d'après-midi, au milieu des gaz lacymogènes à Nantes, un homme portant une longue robe blanche, une couronne de lauriers et un gilet jaune, avec à chaque main un coeur, s'est approché des forces de l'ordre pour leur demander de rejoindre le peuple.

Des gaz lacrymogènes et des canons à eau ont été déployés afin de faire partir les derniers manifestants Gilets jaunes à Nantes comme on peut le voir sur ces images.

Simultanément aux différents rassemblements urbains, ce 11 mai a vu fleurir des actions locales de part et d'autre de l'Hexagone, notamment aux abords de ronds-points, lieux historiques de la mobilisation des Gilets jaunes.

«Près de 30 Gilets jaunes sont rassemblés au rond-point de Bretteville-sur-Odon, à côté de Caen, depuis ce samedi matin», rapporte par exemple l'antenne du Calvados de Ouest-France.

«Une cinquantaine de Gilets jaunes au rond point de grossereix à Limoges» témoigne pour sa part un internaute qui décrit une ambiance bon enfant entre manifestants et automobilistes.

Dans le Loiret, Karin Fischer, candidate insoumise aux européennes, a publié plusieurs photos d'une mobilisation sur un rond-point entre les communes de la Baule et de Meung-sur-Loire. «On reprend le rond-point ! Ras-le-bol des demi-mesures et des violences politiques !» a-t-elle notamment tweeté.

Autre exemple, cette fois dans le Loir-et-Cher : un cortège de motards a défilé devant un rond-point investi par les Gilets jaunes «de la patte d'oie à Blois».

Dans l'Isère, la commune d'Estrablin a également été le théâtre d'une mobilisation locale, rassemblant «les Gilets jaunes de la zone du Rocher».

Les Gilets jaunes ont été rejoints place de la République par la Cannaparade, la manifestation pour la légalisation du cannabis.

Les Gilets jaunes se rassemblent sur la place de la République, à la fin de leur marche.

Plusieurs bâtiments ont été pris pour cibles par des manifestants cagoulés à Nantes, dont des établissements bancaires ou encore des agences de recrutement.

Comme le rapporte le quotidien régional La Provence, la police a fait usage du gaz lacrymogène à Marseille, «[bloquant] les manifestants [...] aux Terrasses du Port, ne leur laissant pas non plus accès au Quai du Lazaret».

Comme en témoignent des photos et vidéos diffusées plus tôt sur les réseaux sociaux, la manifestation phocéenne semble avoir débuté dans le calme.

Dans la ville de Toulouse, un des bastions historiques de la mobilisation des Gilets jaunes, le défilé se déroule dans une ambiance bon enfant.

Le candidat insoumis aux européennes Manuel Bompard s'est félicité sur Twitter de faire partie du cortège.

A Montpellier (Hérault), les Gilets jaunes défilent sous le soleil et dans la bonne humeur. Une fanfare fait partie du cortège.

«Montpel, Montpel, soulève toi !» entend-on les manifestants scander dans une autre vidéo.

Environ 1 300 Gilets jaunes ont été recensés par la préfecture de l'Hérault.

Selon un premier comptage à 14h, le ministère de l'Intérieur estime à 2 700 le nombre de manifestants en France, dont 600 à Paris.

A Lille, un cortège de Gilets jaunes s'est élancé dans les rues du centre-ville en début d'après-midi.

Le député insoumis Adrien Quatennens est présent dans le cortège. «Toujours déterminés contre Macron et sa politique, pour la justice sociale et fiscale, pour le rétablissement de l’ISF et le RIC», a-t-il tweeté.

«Pavés et bouteilles contre gaz lacrymogènes» : les premières scènes d'affrontements ont eu lieu entre des manifestants et les forces de l'ordre à Lyon.

C'est sous la pluie qu'avance le cortège parisien.

«Un journaliste de la chaine CNews reçoit un tir de LBD dans le ventre», a tweeté Stéphanie Roy, reporter de terrain, commentant une vidéo dans laquelle on aperçoit une personne à terre, se tenant le ventre, entourée de plusieurs street medics.

Selon le journaliste Rémy Buisine qui évoque la scène pendant sa diffusion en direct sur Facebook, c'est un journaliste reporter d'images (JRI), caméraman de Cnews, qui aurait été touché au niveau du bas ventre. Rémy Buisine a précisé que la personne se portait bien.

Le journaliste CNews a plus tard expliqué avoir été touché par un tir de LBD et avoir été pris en charge par des street medics. «Je vais bien car ma ceinture abdominale a permis d'atténuer le choc», a confié Stéphane Perrier auprès de l'AFP.

Comme en témoigne une vidéo publiée par le quotidien Presse-Océan, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes dans le centre-ville nantais.

De fait, des échauffourées sont en cours à Nantes.

Comme le rapporte notre journaliste web RT France sur place, quelques dizaines de professeurs défilent à Sainte-Geneviève des Bois dans l'Essonne, contre la réforme Blanquer.

Pour l'occasion, certains manifestants ont confectionné un cercueil représentant l'Education nationale.

Lire aussi : Mobilisation des enseignants : que reprochent-ils aux réformes Blanquer ?

A Nantes également, la manifestation a commencé. Selon Linepress, de nombreux black blocs seraient présents. 

Une vidéo postée par le journaliste Rémy Buisine montre l'ampleur de la foule au départ du cortège.

Le cortège s'est élancé de la place Bellecour, à Lyon. 

A la mi-journée la place Bellecour se remplit peu à peu dans le centre-ville de Lyon, comme en témoignent plusieurs photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

Présent sur place, un journaliste RT France rappelle qu'un dispositif de sécurité important s'étend sur différents quartiers, avec notamment quatre zones interdites aux manifestants.

A Nantes, l'un des deux épicentres annoncés de la mobilisation de ce jour avec Lyon, des centaines de Gilets jaunes sont déjà rassemblés, en présence de Maxime Nicolle, l'une des figures du mouvement.

Au rond-point de Saint-Isidore, près de Nice, des motards en gilets jaunes sont rassemblés, selon un compte Twitter de Gilets jaunes.

A Paris, les manifestants sont déjà au rendez-vous aux abords de l'université de Jussieu dans le 5e arrondissement. Les Gilets jaunes manifestent «en soutien aux enseignants» pour protester contre la loi Blanquer.

A Paris, des Gilets jaunes ont commencé à arriver devant l'université de Jussieu, située dans le Ve arrondissement de la capitale, point de départ d'un des cortèges parisiens pour l'acte 26.

En revanche, aucun Gilet jaune n'a pour l'heure été aperçu sur la place de l'Etoile, qui fait partie du périmètre d'interdiction des rassemblements établi par la préfecture de police.

A Tarbes (Hautes-Pyrénées), plusieurs dizaines de Gilets jaunes ont entamé dès le matin leur parcours dans le centre-ville, comme en témoigne une vidéo diffusée en direct sur Facebook.

En début de matinée, des Gilets jaunes ont commencé à se positionner aux abords de ronds-points, pour certains devant leur cabane.

Dans les Alpes-Maritimes, c'est sur le rond-point d'Isidore à Nice, que quelques dizaines de motards revêtant le gilet fluo se sont regroupés.

Dans la région toulousaine, quelques Gilets jaunes occupent le rond-point de Sesquières, en donnant de la voix sur fond de guitare.

Dans le Loir-et-Cher aux abords de la commune de Vendôme, d'autres Gilets jaunes ont pour leur part été aperçus lors d'une opération de tractage et de filtrage sur une route nationale en direction de Châteaudun. «Ils réinvestissent le rond-point [de Bel-Air] pour une durée indéterminée» a commenté sur Twitter l'antenne de Vendôme du quotidien régional la Nouvelle République.

Dans le Gard, c'est sur un rond-point de la commune d'Uzès qu'a débuté une opération locale de visibilité. «Le pouvoir au peuple» ou encore «RIC» peut-on lire sur une pancarte destinée à être aperçue par les automobilistes.

A Lyon, épicentre annoncé de la mobilisation de cet acte 26, les forces de l'ordre se mettent en place, autour de la place Bellecour, d'où doit partir la manifestation nationale. C'est ici que l'affluence devrait être la plus forte.

A Nantes, où un «rassemblement de 500 membres de l'ultra-gauche» a été annoncé par le préfet de Loire-Atlantique, Claude d'Harcourt, la mobilisation policière sera de grande ampleur. «Nous aurons un niveau de forces de l'ordre inédit», a déclaré le préfet sans en préciser les effectifs.

A Strasbourg, le groupe Gilets jaunes Alsace appelle à se rassembler devant le palais des Congrès où Nathalie Loiseau, tête de liste LREM pour les européennes, tiendra un meeting dans l'après-midi en compagnie du Premier ministre Edouard Philippe.

Près d'un semestre après le début du mouvement citoyen, les Gilets jaunes se mobilisent le 11 mai à travers la France pour le 26e samedi consécutif.

Outre la pluie, les éléments dissuasifs se sont intensifiés comme par exemple l'annonce par la préfecture de Loire-Atlantique d'un dispositif de sécurité «jamais atteint» dans la ville de Nantes, pour laquelle un appel national à manifester circule depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, la mobilisation rurale devra faire face à de nouvelles restrictions, à l'image des mesures prises par la préfecture de l'Aisne qui a décidé d'étendre à de nouveaux ronds-points les interdictions de manifester.

Le rassemblement le plus important est quant à lui prévu à Lyon, où plusieurs milliers de personnes ont manifesté leur intention de participer à un événement Facebook intitulé : «Acte 26 : Contre la privatisation de nos biens publics». La préfecture a annoncé que quatre périmètres seraient interdits aux manifestants.

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