Au coude-à-coude dans les sondages avec le Rassemblement national pour les élections européennes du 29 mai, Emmanuel Macron vient d'envoyer un message clair sur sa droite. Lors de sa conférence de presse à l'Elysée le 25 avril, organisée en conclusion du grand débat national, le président a eu des mots plus forts qu'à son habitude concernant l'islamisme et son influence dans certains quartiers.
«Aujourd'hui, nous ne devons pas nous masquer : quand on parle de laïcité, on ne parle pas vraiment de laïcité mais du communautarisme qui s'est installé dans certains quartiers de la République», a lancé sans ambages le chef de l'Etat, avant de pointer du doigt la responsabilité de «l'islam politique».
Un islam politique qui veut faire sécession avec notre République
«On parle des gens qui au nom d'une religion poursuivent un projet politique, celui d'un islam politique qui veut faire sécession avec notre République», a fait valoir Emmanuel Macron, appelant le gouvernement à être «intraitable», et plaidant pour un renforcement des contrôles des financements qui viennent de l'étranger.
Si cette sortie peut se lire à l'aune de l'échéance électorale à venir, elle fait aussi écho au discours de passation de l'ex-ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui avait fait grand bruit. Evoquant la nécessité d'une «reconquête républicaine», Gérard Collomb avait reconnu qu'en France, des quartiers échappaient encore à la loi de la République. «C'est plutôt la loi du plus fort qui s'impose, [celle] des narco-trafiquants, des islamistes radicaux, qui a pris la place de la République», avait-il asséné.
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