Alain Finkielkraut a dû jouer au jeu du chat et à la souris le soir du 23 avril pour échapper à des militants se présentant comme «antiracistes» et proches de la mouvance «antifa», bien décidés à ne pas le laisser s'exprimer lors d'une conférence à Sciences Po à Paris.
A son arrivée devant l'institut, le philosophe a essuyé un chapelet d'insultes et d'invectives telles que «Faciste !», «Va te pendre» ou «Ferme ta g...».
A la suite de cette altercation, le philosophe a finalement pu entrer dans l'enceinte de Sciences-Po sous l’œil de policiers qui avaient installé un important dispositif pour l'occasion.
Interviewé par LDC News, qui se présente comme une agence française indépendante (et dont un vidéaste ex-FN avait lui-même été passé à tabac par des proches de la mouvance «antifa» en janvier), Alain Finkielkraut a réagi à l'issue de la conférence, précisant qu'elle s'était bien déroulée. «Les méchants étaient à l'extérieur et ils ont été semés en route. [...] Je leur ai répondu, je leur ai dit : "Les fascistes c'est vous, les années 30 c'est vous, l'autodafé des livres c'est vous, l'antisémitisme c'est vous."», a-t-il rapporté.
«L'islamo-gauchisme existe, on en a la preuve. Un islamiste me traite de "grosse merde sioniste" sur trois semaines et des gauchistes reprennent le même discours sans se poser la moindre question», a-t-il encore dénoncé. Et d'ajouter : «La pathologie c'est l'antiracisme dévoyé.»
Chassé-croisé avec des militants antiracistes
La conférence, sur le thème «Modernité, héritage et progrès», organisée par l'association souverainiste de Sciences Po «Critique de la raison européenne», devait à l'origine se tenir dans l’institut, au 13 rue de l’Université. Redoutant des troubles avec les étudiants militants de «Sciences Po en lutte - Institut Clément Méric», les organisateurs avaient décidé de l'annuler. Puis ils ont annoncé déplacer la conférence dans un local du boulevard Saint-Germain à cinq minutes de marche.
Au dernier moment, l'adresse initiale a été annoncée, l'administration de Sciences Po l'a elle-même confirmée sur Twitter.
Les militants de l'association antiraciste avaient publié plusieurs appels au rassemblement, y compris après l'annonce de la relocalisation de la conférence. «Parce que nous refusons la parole de l'extrême-droite où qu'elle est, nous maintenons l'appel à un rassemblement, et l'appelons à se tenir devant le nouveau lieu de la conférence. Finkielkraut, fachos, hors de nos écoles !», avaient-ils prévenu sur la page de «Sciences Po en lutte - Institut Clément Méric». Les étudiants s'élevaient contre les propos du philosophe controversé qu'ils jugent «ouvertement racistes et sexistes [...] aussi dangereux qu'intolérables». Ils accusaient en outre Sciences Po d'être «une institution centrale dans la formation des élites d'extrême-droite et de leurs complices».
Lire aussi : «Ignoble» : Finkielkraut s'insurge contre les propos de Schiappa sur la Manif pour tous