France

Une Gilet jaune d'Amiens matraquée dans le dos pendant l'acte 23 porte plainte (VIDEO)

Une mère de famille amiénoise a décidé de porter plainte après avoir reçu un violent coup de matraque à la nuque lors de l'acte 23 des Gilets jaunes à Paris. La manifestante affirme toutefois ne pas avoir de haine contre la police.

A 39 ans, Mélanie est mère de deux enfants et salariée dans un centre social d'Amiens. Le 20 avril, elle a été transportée à l'hôpital après avoir reçu un coup de matraque au niveau de la nuque, alors qu'elle marchait le dos tourné à une charge policière, lors de l'acte 23 des Gilets jaunes à Paris, pour lequel elle avait fait le déplacement avec son mari.

Comme le rapporte le Courrier Picard qui a pris contact avec la Gilet jaune, celle-ci a déposé ce 23 avril une plainte contre X pour violences policières.

J’étais de dos, je n’avais qu’un tract blanc à la main que l’on m’avait distribué

«C’est en arrivant chez moi que j’ai appris qu’il y avait une vidéo qui circulait sur les réseaux sociaux. J’ai été stupéfaite et révoltée en la regardant dimanche [21 avril]. Jamais je n’ai représenté le moindre danger pour le CRS qui m’a frappée. J’étais de dos, je n’avais qu’un tract blanc à la main que l’on m’avait distribué», explique Mélanie auprès du quotidien régional, expliquant par ailleurs ne «pas [avoir] de haine contre la police». «Si je porte plainte, ce n’est pas pour gagner de l’argent mais pour empêcher mon agresseur de faire du mal gratuitement à d’autres personnes», précise-t-elle.

La scène en question, filmée, a en effet rapidement été diffusée sur les réseaux sociaux, permettant au journaliste David Dufresne de procéder, via Twitter, à un énième signalement adressé au ministère de l'Intérieur, et resté, comme les autres, sans réponse.

J’ai même scandé aux policiers «Ne vous suicidez pas, rejoignez-nous !»

Contrairement à certains individus venus en découdre avec les forces de l'ordre à l'occasion de ce 23e acte de la mobilisation citoyenne, Mélanie affirme au Courrier Picard ne «pas être quelqu'un de violent ou d'anti-flic» : «Avec d’autres, j’ai même scandé aux policiers : "Ne vous suicidez pas, rejoignez-nous !"», précise-t-elle.

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Déjà-vu ?

Le cas de la Gilet jaune amiénoise n'est pas sans rappeler celui de Geneviève Legay, 73 ans, elle aussi blessée lors d'une charge de la police, pendant l'acte 19 des Gilets jaunes à Nice, alors qu'elle venait défendre le droit de manifester. Dans la foulée d'une affaire qui avait choqué l'opinion publique, alors qu'il avait souhaité «un prompt rétablissement» à la septuagénaire blessée, Emmanuel Macron l'avait également appelée à faire preuve de responsabilité. «Il faut avoir un comportement responsable. [...] Quand on est fragile, qu'on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci», avait-il expliqué.

Face à ce qu'ils considèrent comme une absence de réponse politique de la part du gouvernement, voilà maintenant plus de cinq mois que des Gilets jaunes continuent de se mobiliser, tant à travers les rassemblements répétés du samedi qu'avec le retour d'actions locales organisées en périphérie des grandes agglomérations.

Quelle qu'en soit la forme, la mobilisation des Gilets jaunes ne cesse d’exaspérer le camp Macron, celui-ci ayant maintes fois exprimé son intention d'y mettre un terme... sans y parvenir pour l'heure. Si le chef d'Etat lui-même avait au mois de février qualifié de «complices du pire» les Français qui continuaient de participer aux manifestations «violentes» du samedi. «Le combat, c'est fini», déclarait quant à lui Richard Ferrand au mois de décembre 2018, réclamant l'intervention des forces de l'ordre sur les ronds-points.

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