Les années ne font pas perdre son franc-parler à Geneviève de Fontenay, l'ancienne présidente du Comité Miss France. Après avoir soutenu les Gilets jaunes, envoyé divers SMS à Emmanuel Macron pour le sermonner sur les cadeaux fiscaux accordés aux plus fortunés, la voilà qui blâme le «ridicule» du don de Bernard Arnault.
Sur son profil Facebook, la dame au chapeau s'en prend au PDG du groupe LVMH, qui a annoncé faire un don de 200 millions d'euros, dont 100 seront honorés par sa famille, et les 100 autres par la Fondation Louis Vuitton, pour aider à rebâtir Notre-Dame de Paris.
«Le don de 200 millions d’euros de Bernard Arnault est minable. La 3e fortune mondiale avec 76 milliards d’euros (quatre milliards de plus qu’en 2018) ne témoigne pas d’une émouvante générosité. Je l’incite à verser 10% de ses 76 milliards et à renoncer à la déduction fiscale qui s’y attache !», a tempêté Geneviève de Fontenay le 17 avril.
«Le pouvoir d’achat de Bernard Arnault dans son triangle d’or parisien est loin d’être remis en cause ! Il peut dormir en paix ! Amen», avait conclu la vénérable aïeule.
Je l’incite à verser 10% de ses 76 milliards
Quelques heures plus tard, lors de l'assemblée générale des actionnaires, Bernard Arnault a déclaré, en réponse à une question d'un actionnaire, que son don de 200 millions d'euros promis par le groupe LVMH et sa famille ne serait pas défiscalisé.
Le milliardaire a également commenté les critiques adressées aux grandes fortunes, si promptes à dégainer leur porte-monnaie après l'incendie ayant provoqué la destruction partielle de la cathédrale de Paris. «C'est une fausse polémique, c'est assez consternant de voir qu'en France on se fait critiquer même quand on fait quelque chose» qui est «une preuve d'intérêt général», a-t-il jugé.
En effet, Geneviève de Fontenay a rejoint le concert de critiques adressées aux grandes fortunes à la tête des multinationales telles que Kering, LVMH et L'Oréal.
«400 millions pour Notre-Dame, merci Kering, Total et LVMH pour votre générosité : nous sommes très attachés au lieu des funérailles de l'abbé Pierre», avait tweeté le 17 avril la Fondation Abbé Pierre, en poursuivant : «Mais nous sommes également très attachés à son combat. Si vous pouviez abonder 1% pour les démunis, nous serions comblés.»
De nombreux politiques et des figures des Gilets jaunes se sont réjouis que les opérations de reconstruction puissent être si rapidement financées, mais ont déploré le fait qu'une telle générosité ne s'adresse pas aux plus démunis. Les exonérations fiscales dont vont pouvoir bénéficier les donateurs sont également au centre de polémiques.