France

Nommé «adhérent d'honneur» de Génération Identitaire, Christophe Castaner réagit

Critiqué pour avoir affirmé que «certaines ONG» avaient pu se faire complices des passeurs, le ministre a affirmé qu'il ne céderait «rien aux provocations de Génération identitaire», qui l'a nommé «adhérent d'honneur».

C'est un titre (symbolique) dont le ministre français de l'Intérieur, Christophe Castaner, se serait sûrement bien passé. Après avoir admis que «certaines ONG» étaient «en contact téléphonique avec des passeurs» et que «dans ce cas-là» elles avaient «pu se faire complices» de ces derniers, le premier flic de France a reçu, bien malgré lui, un concert de louanges venu de la droite de l'échiquier politique.

Et pour cause, la veille, le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, avait dénoncé devant la presse le rôle des ONG en Méditerranée, affirmant avoir reçu le soutien de ses collègues français, allemand et britannique et de l'ensemble du G7 sur sa position. L'association militante Génération identitaire, qui dénonce l'immigration et l'islamisation, a dans la foulée symboliquement édité une carte d'«adhérent d'honneur» - contre son gré - à Christophe Castaner.

Bienvenue chez nous

Anaïs Lignier, cadre du mouvement, en a partagé en guise de pied-de-nez la photographie le 7 avril : «Puisque [Christophe Castaner] rejoint les positions de Génération Identitaire sur la complicité des ONG avec les mafias de passeurs, nous lui adressons une carte "adhérent d'honneur". Bienvenue chez nous.»

Le lendemain, l'ancien socialiste a réagi dans un tweet qu'il a épinglé afin de lui garantir une visibilité maximale. Affirmant que «le combat contre l'extrême-droite» était «au cœur de [son] engagement politique», Christophe Castaner a fait savoir qu'il ne céderait «rien aux provocations de Génération identitaire». Il a accusé l'association identitaire d'entretenir une «idéologie haineuse, [des] exactions répugnantes et [des] outrances répétées».

«On peut peut-être nous reprocher d'avoir eu raison un petit tôt», en a profité pour ironiser le même jour Jordan Bardella, porte-parole et tête de liste du Rassemblement national aux européennes, dans l'émission du Le Grand rendez-vous d'Europe 1/CNews/Les Echos. «C'est nous qui disions, au mois de juin, quand on nous a parlé de l'Aquarius, qu'un certain nombre d'ONG, à commencer par celle qui était propriétaire de l'Aquarius, SOS Méditerranée, faisaient en réalité le jeu des passeurs», a-t-il ajouté. «10 mois plus tard, [Christophe Castaner] reconnaît que nous avions encore une fois RAISON !», s'est de son côté félicitée Marine Le Pen.

«Le Pen, Bardella et Salvini n'auraient pas dit mieux», a pour sa part tancé l'Insoumise Manon Aubry, au diapason d'autres tête de liste pour les élections européennes comme Yannick Jadot, Benoît Hamon ou encore Raphaël Glucksmann.

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