France

Un Français sur deux favorable à confier le pouvoir à un dirigeant militaire en cas d’attentat ?

Selon un sondage Odoxa, une personne interrogée sur deux plébisciterait des options autoritaires, comme l’intervention de militaires et l’instauration de mesures exceptionnelles, en cas de nouveaux attentats.

Face aux menaces rampantes de terrorisme, les Français se découvriraient-ils des penchants autoritaristes ? C'est ce qu'affirme un sondage dévoilé le 27 mars par l'institut Odoxa, commandé par l'éditeur JC Lattès. L'enquête d'opinion dévoile que face au risque terroriste, les personnes interrogées seraient en majorité (55% contre 45%) favorables à «des mesures d’exception et à une réduction des libertés pour mieux assurer la sécurité».

Selon ce sondage réalisé en février, et auquel ont répondu 1 002 citoyens représentatifs de la population française majeure, six sondés sur dix estimeraient être «en guerre contre le terrorisme». Et pour le combattre, les Français plébisciteraient l’armée, à qui ils feraient confiance à 54%, tandis que la police n'est créditée que de 20%, et le gouvernement seulement de 7% pour cette mission.

En cas d'attentats, un Français sur deux d'accord pour qu'un militaire prenne la tête du pays ?

Un sondé sur deux (50% contre 49%) accepterait qu'un militaire soit nommé de manière temporaire à la tête du pays en cas de nouveaux attentats. Ironiquement, le sondage a été commandé par l'éditeur en vue de la sortie d'un roman de politique-fiction dont l'intrigue se déroule en 2020, et dans lequel des militaires prennent le pouvoir en France.  

58% des sympathisants Les Républicains (LR) et 71 % des soutiens du Rassemblement national (RN) seraient favorables à cette option. Les sympathisants la France insoumise et du Parti socialiste seraient les moins enclins à privilégier une gestion militaire du pays.

Ce sondage est publié quelques jours après que des soldats de la force Sentinelle ont été déployés à l'occasion de l'acte 19 des Gilets jaunes le 23 mars, ce dispositif militaire étant réservé d'ordinaire à la protection de lieux particulièrement exposés au risque terroriste. Cette décision de l'exécutif avait déclenché une vaste controverse.

Il faut noter que les questions fermées, à laquelle le sondé doit répondre par la négative ou l'affirmative, ou le panel de réponses proposé, ont pu avoir une influence sur les résultats.

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