France

Le Maire et Castaner convoqués au Sénat après les violences de l'acte 18 des Gilets jaunes

Les ministres de l'Economie et de l'Intérieur seront auditionnés le 19 mars par les commissions des Lois et des Affaires économiques du Sénat pour s'expliquer sur les violences qui ont émaillé le 18e acte des Gilets jaunes à Paris.

Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, et Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, seront entendus le 19 mars par les commissions des Lois et des Affaires économiques du Sénat, réunies «sur les moyens mis en place pour faire face [aux] troubles [liés à la mobilisation des Gilets jaunes] et sur les conséquences [des] nouvelles dégradations sur la situation du commerce et l’attractivité économique de notre pays».

Le 16 mars, «des actes d’une grande violence et d’importantes dégradations se sont produits à Paris» lors de l'acte 18 du 16 mars, déclare dans un communiqué le Sénat, dominé par l'opposition de droite. «Alors que les séquelles des actes de vandalisme et de destruction commis en particulier les 1er et 8 décembre 2018 étaient à peine effacés, le quartier des Champs-Élysées a été de nouveau le théâtre d’affrontements et de scènes de pillage de commerces que chacun croyait ne plus devoir connaître», continue-t-il.

La commission des Lois et la commission des Affaires économiques, présidées respectivement par Philippe Bas (Les Républicains, LR) et Sophie Primas (LR), procéderont chacune «à des auditions complémentaires», dont la liste sera publiée dans les prochains jours.

Le Sénat affirme haut et fort sa mission de «contrôle» du gouvernement, face à une Assemblée nationale massivement dominée par la majorité présidentielle. Il a adopté définitivement cette semaine une proposition de loi dite anticasseurs, émanant du chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau et reprise à son compte par le gouvernement dans le contexte des manifestations de Gilets jaunes.

Bruno Retailleau a reproché sur Twitter à Emmanuel Macron d'avoir «fait la fine bouche» en saisissant lui-même le Conseil constitutionnel sur ce texte. «[Le chef de l'Etat] ne sait pas où il va et les casseurs en profitent», a-t-il accusé.

Le gouvernement reconnaît des «dysfonctionnements»

Matignon a annoncé ce 17 mars que le gouvernement admettait des «dysfonctionnements» dans le dispositif de sécurité mis en place le 16 mars à Paris, où une partie des Champs-Elysées a été saccagée. Le Premier ministre Edouard Philippe fera «ses propositions d'adaptation à Emmanuel Macron lundi [18 mars] à 11h30».

«L'analyse des événements d'hier met en évidence qu'il s'est révélé insuffisant dans son exécution pour contenir ces violences et éviter les agissements des casseurs. Il faut tirer toutes les conséquences de ces dysfonctionnements», a ajouté Matignon, à l'issue d'une réunion du chef du gouvernement avec plusieurs ministres.

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