France

Pour BHL, certains Gilets jaunes «ne pensent qu'à casser du flic, du juif et du pédé» (VIDEO)

Antisémites, homophobes, anti-police : c'est ainsi que Bernard-Henri Levy a dépeint certains Gilets jaunes lors de la première représentation de son spectacle Looking for Europe à Milan. Un journaliste a alerté le CSA sur cette séquence.

Dans le cadre de sa tournée européenne consacrée à la présentation de sa nouvelle pièce de théâtre Looking for Europe, Bernard-Henri Levy a déposé le 5 mars ses valises à Milan. Sous la forme d’un monologue long de 1h30, le médiatique philosophe part en croisade contre la montée des populismes qui menaceraient selon lui le Vieux continent.

Souvent volontiers acerbe envers les Gilets jaunes, l’essayiste a eu quelques mots supplémentaires à leur égard lors de sa représentation milanaise. Dans un extrait vidéo diffusé dans un reportage de LCI, on l’entend clamer une tirade accompagnée d’une gestuelle pour le moins inquisitrice, une énième charge à l’encontre de ceux des Gilets jaunes «qui, à Paris, ne pensent qu’à casser du flic, du juif et du pédé».

Une série d’accusations qui n’est pas sans rappeler ses précédentes déclarations sur le mouvement citoyen. En janvier, alors qu'un journaliste des Echos l'interrogeait sur les Gilets jaunes, il avait ainsi appelé à dire «non à l'homophobie, à l'antisémitisme, au racisme anti-immigrés, aux attaques meurtrières contre les policiers».

Le mois suivant, Bernard-Henri Levy avait affirmé que l'antisémitisme était «le cœur du mouvement», en réaction aux injures adressées à Alain Finkielkraut lors de l'apparition de celui-ci aux abords du cortège parisien des Gilets jaunes pour l'acte 14 de la mobilisation le 16 février à Paris. L'académicien avait pour sa part livré une version des faits dans laquelle il avait tenu à ne pas associer ses agresseurs aux «Gilets jaunes d'origine», estimant en outre que les personnes qui l'avaient insulté «visaient avant tout [ses] liens et [ses] positions sur Israël».

«Incitation publique à la haine», «décompte du temps de parole» : le CSA contacté par un journaliste

En réaction aux propos de Bernard-Henri Levy, le président de Sud Radio Didier Maïsto (qui dénonce régulièrement le traitement médiatique réservé aux Gilets jaunes) a, dans un courrier en date du 8 mars, appelé le Conseil supérieur de l’Audiovisuel (CSA) à sévir contre ce qu’il juge constituer une «une criante incitation publique à la haine».

Il exige en outre que les interventions, y compris «les extraits» de la pièce de théâtre de Bernard-Henri Levy diffusés dans les médias, soient désormais comptabilisées sur «le temps de parole de La République en Marche».

«Monsieur Bernard-Henri Lévy a [...] confié à la chaîne qu'il démarrait une tournée européenne qui s'achèvera à Paris le 20 mai prochain, entièrement calquée sur le calendrier de la campagne des élections européennes, le tout en reprenant textuellement les éléments de langage du président de la République : "Progressistes contre populistes"», écrit-il pour justifier sa demande. 

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