Selon des informations révélées par Le Parisien, la brigade criminelle, qui enquête sur une possible violation du contrôle judiciaire d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase, a découvert des éléments susceptibles de corroborer l’hypothèse selon laquelle les deux hommes se seraient rencontrés le 26 juillet, alors qu'ils n'avaient pas le droit de le faire.
Grâce à l'analyse de données mobiles, les enquêteurs ont établi que les téléphones portables des deux mis en examen se trouvaient au même moment dans le même secteur du XVIe arrondissement de Paris au cours de cette journée. Le téléphone de l'ancienne chef de la sécurité de Matignon, Marie-Elodie Poitout, qui depuis a démissionné et vit dans ce quartier, a activé les mêmes bornes au même moment.
Le téléphone portable de Chokri Wakrim, un ancien membre des forces spéciales par ailleurs compagnon de Marie-Élodie Poitout et ami d'Alexandre Benalla, a été lui aussi localisé au même endroit en compagnie des trois autres un peu plus tard.
Autre fait troublant, apporté cette fois par RTL, les lignes d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase ont été coupées au même moment dans cette journée.
Ces éléments pourraient accréditer la thèse d'une rencontre entre les deux mis en examen au domicile de la commissaire divisionnaire.
Toujours selon RTL, Vincent Crase et Alexandre Benalla, interrogés sur ces éléments lors de leur interrogatoire par les enquêteurs, ont invoqué leur droit à garder le silence. Quant à Marie-Élodie Poitout, elle a démenti avoir rencontré les deux hommes le 26 juillet.
Un enregistrement qui n'a «pas transité par une ligne téléphonique»
Autre élément important de l'enquête : les enregistrements diffusés par Mediapart, à l'origine de cette enquête. Selon l'expertise de la brigade criminelle, les enregistrements n'auraient «pas transité par une ligne téléphonique», ce qui tendrait à exclure la piste d'une écoute téléphonique. Les deux hypothèses privilégiées par l'expert : ces enregistrements «ont pu être réalisés par un microphone d’un smartphone», ou peut-être par sonorisation directe de l'appartement.
L'expert semble authentifier les voix des deux protagonistes comme étant celles de Vincent Crase et Alexandre Benalla, même si «les données techniques apportent quelques différences par endroits» et nécessitent des analyses plus poussées. Selon les informations de RTL, l'expert estime en outre que cinq extraits diffusées sont issus du même enregistrement et que le doute plane sur deux d'entre eux, qui pourraient provenir d'une ou plusieurs autres prises.
Quoi qu'il en soit, les incertitudes qui demeurent ont permis aux deux hommes d'être libérés tous les deux le 26 février.