Alexandre Benalla et Vincent Crase, incarcérés depuis une semaine pour ne pas avoir respecté le contrôle judiciaire qui leur interdisait d'entrer en contact dans l'enquête sur les violences du 1er mai 2018, ont obtenu leur libération, selon une annonce du 26 février du parquet général de Paris.
«[La cour d'appel de Paris a] infirmé l'ordonnance de révocation du contrôle judiciaire et de placement en détention provisoire» de l'ancien collaborateur du président Emmanuel Macron et de l'ancien salarié de La République en marche (LREM). «Les mesures du contrôle judiciaire des mis en examen reprennent leurs effets», a précisé le parquet général dans un communiqué. «Nous avons toujours considéré que cette incarcération était inopportune et non-juridiquement fondée, je me réjouis donc de cette décision», s'est félicité Christian Saint-Palais, avocat de Vincent Crase, auprès de l'AFP.
Alexandre Benalla a quitté dans la soirée la prison parisienne de la Santé en se disant «heureux et soulagé» et a remercié son avocate, Jacqueline Laffont, «de s'être battue jusqu'au bout», avant de s'engouffrer dans un taxi, a constaté un journaliste de l'AFP.
«Il n'a rien à faire en prison et chacun sait que, dans une autre affaire et pour des faits identiques, le [contrôle judiciaire] n'aurait jamais été révoqué», avait déclaré d'Alexandre Benalla, Jacqueline Laffont, à la sortie de l'audience à la mi-journée.
La chambre de l'instruction s'est prononcée après avoir examiné le matin du 26 février à huis clos, à tour de rôle et pendant plus d'une heure pour chacun, les appels déposés par les deux hommes contre la décision prise le 19 février par un juge des libertés et de la détention (JLD), saisi par les juges d'instruction.
Les deux hommes sont mis en examen depuis le 22 juillet dans l'enquête sur les violences commises en marge du défilé du 1er Mai à Paris. Ils devaient depuis lors suivre diverses obligations dans le cadre du contrôle judiciaire qui leur avait été imposé, à commencer par celle qui leur interdisait tout contact.
Or, le 31 janvier, Mediapart publiait des enregistrements clandestins d'une conversation entre les deux hommes datant du 26 juillet. Ils étaient plus tard convoqués pour s'expliquer au tribunal de Paris par les magistrats, qui ont ensuite saisi le juge des libertés et de la détention.
«On nous donne des extraits sonores dont on ne sait rien quant à l'origine, l'intégrité, l'authenticité», a déclaré Christian Saint-Palais à la sortie de l'audience. «Donc il faut arrêter de mettre en jeu la liberté des hommes dans ce pays sur la base d'extraits sonores qui ne devraient pas être considérés, en l'état, en tout cas, comme des preuves», a-t-il estimé.
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