France

Perquisition dans l'affaire Benalla : Mediapart va assigner le Parquet pour «faute lourde»

Mediapart contre-attaque : après la tentative de perquisition à sa rédaction dans le cadre de l'affaire Benalla, le site d'investigation porte plainte et dénonce «une manœuvre qui n’a qu’une seule fin : trouver les sources de Mediapart et les tarir».

Après la tentative de perquisition aux locaux de Mediapart ordonnées par le parquet de Paris le 4 février, déclenchée par la publication d'un enregistrement dans lequel on pouvait entendre Alexandre Benalla discuter avec Vincent Crase à une période où il leur était interdit d'entrer en contact, le média d'investigation en ligne a annoncé qu'il allait porter plainte pour «faute lourde».

Le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi a fait cette annonce au micro de France 5 le 24 février : «Nous allons assigner "l'agent judiciaire de l’Etat", en fait le parquet de Paris, pour une faute lourde [commise] dans la manière dont s’est passée dans le cadre judiciaire la tentative inédite de perquisition de Mediapart.»

Et pour cause, le cadre judiciaire en question était peu clair au moment de la perquisition ratée : une violation de la vie privée d'Alexandre Benalla avait notamment été évoquée, mais Fabrice Arfi avait fait savoir sur Twitter dès le 4 février : «Le parquet de Paris confie en off ce soir à plusieurs journalistes que la vie privée visée dans son enquête préliminaire, dans le cadre de laquelle il a voulu perquisitionner Mediapart ce matin, n’est ni celle de Benalla ni celle de Crase.»

Mediapart a vigoureusement condamné cette tentative de perquisition, y voyant «une manœuvre, un habillage juridique qui n’a qu’une seule fin : trouver les sources de Mediapart et les tarir.» Nicole Belloubet, ministre de la Justice, a pour sa part réfuté toute «instrumentalisation de la justice» et une «quelconque instruction» donnée au procureur de Paris.

Sur le plateau de C Politique, sur France 5 le 24 février, Fabrice Arfi a fustigé une «enquête ouverte sans base légale» ainsi que l’envoi de «deux procureurs et trois policiers pour perquisitionner Mediapart [dans le seul but] de trouver les sources d’un journal qui publie des informations qui embêtent le pouvoir exécutif», précisant : «Et qui est derrière l’enquête du parquet ? Le pouvoir exécutif, a-t-on découvert.»

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