Après que le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez, a annoncé sur BFM TV le 17 février qu'un des manifestants ayant injurié Alain Finkielkraut lors de l'acte 14 des Gilets jaunes à Paris avait été identifié, Le Parisien a précisé ce même jour que l'individu était connu des services de renseignement pour islamisme présumé.
Signalé aux services en 2014
«Selon nos informations, cet individu serait connu des services de renseignement pour radicalisation : il avait été signalé comme évoluant dans la mouvance islamiste en 2014», lit-on dans le quotidien, qui précise que l'homme n’est pas suivi au titre du fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Ce fichier contenait en 2018 près de 20 000 noms de personnes signalées pour leur radicalisation religieuse, mais aussi de personnes considérées comme «en veille» par les services, autrement dit ne représentant plus de danger mais restant dans le fichier pendant cinq ans.
Au lendemain de son agression, sur la chaîne LCI, Alain Finkielkraut a évoqué la «rhétorique islamiste» d'un des hommes lui ayant fait face.
«Il y en a un en plus, avec une légère barbe, qui me dit [...] : "Tu es un haineux, tu vas mourir, Dieu va te punir". C’est la rhétorique islamiste. Elle était là.», a expliqué l'académicien de 69 ans. Le philosophe n'a par ailleurs pas décrit les personnes qui l'ont invectivés comme des «Gilets jaunes d'origine», mais des individus «difficilement situables, un mélange de gens de banlieues, de l'extrême gauche et peut-être des soraliens».
Il a expliqué au Parisien qu'il n'avait «aucune envie d’aller à la manifestation» mais s'était retrouvé face à ces manifestants hostiles alors qu'il rentrait chez lui à pied boulevard du Montparnasse. La vidéo postée sur les réseaux sociaux où on le voit être copieusement insulté avait provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, nombre de personnalités médiatiques et politiques ayant dénoncé le caractère antisémite de l'agression. Quant à Alain Finkielkraut, il a annoncé de son côté qu'il le porterait pas plainte. La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), a, elle, annoncé sur Twitter saisir la justice.
De son côté, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour «injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion».