Avant les épisodes de tension constatés entre certains manifestants et forces de l'ordre sur l'esplanade des Invalides en fin de journée du 16 février, l'avancée du cortège des Gilets jaunes dans la capitale s'est globalement déroulée dans le calme, malgré l'importante médiatisation de certaines scènes.
Toutefois, si les devantures de boutiques et le matériel urbain ont été épargnés sur la plus grande partie du parcours déclaré en préfecture, tel n'a pas été le cas de certains drapeaux de l'Union européenne, notamment aux alentours de la tour Montparnasse, comme a pu le constater le journaliste de RT France qui, sur place, a pu filmer un Gilet jaune remplaçant un drapeau étoilé par un drapeau tricolore.
Alors que certains manifestants suggèrent de brûler le drapeau fraîchement descendu, on entend l'homme à la manœuvre s'y opposer, arguant : «On ne détériore pas.»
A quelques mètres de là, notre journaliste a également filmé plusieurs manifestants réunis autour d'un autre drapeau européen, celui-ci finissant dans une poubelle à laquelle un homme ne tarde pas à mettre le feu. C'est alors qu'on entend des voix s'élever, scandant le slogan «Frexit ! Frexit !».
On nous vend la politique de l'entrepreneur, de la "start-up nation" mais on interdit tout investissement d'envergure sans revendre des services publics.
Incarnation des institutions européennes chères à Emmanuel Macron, le drapeau étoilé a d'ailleurs été la cible, verbale cette fois, de plusieurs manifestants. Interrogé par notre journaliste, l'un d'eux, qui applaudissait le décrochage du drapeau, a ainsi estimé que les revendications des Gilets jaunes étaient «bloquées par la Commission européenne».
Quelques minutes après la scène, un autre manifestant interrogé a pointé «l'austérité imposée par Bruxelles» comme étant «à la source des préoccupations des Gilets jaunes», notamment en termes de pouvoir d'achat et de croissance économique. Se présentant comme chef d'une petite entreprise, il a précisé sa pensée : «On nous vend la politique de l'entrepreneur, de la "start-up nation" mais on interdit tout investissement d'envergure sans revendre des services publics».
Qu'on mette Macron ou quelqu'un d'autre, tant qu'on est dans l'Union européenne, on est obligés d'obéir à certaines règles.
«Les technocrates de Bruxelles dictent les lois» : c'est ainsi que s'exprimait un autre Gilet jaune, croisé plus tôt dans la journée, sur la place de l'Etoile. «Qu'on mette Macron ou quelqu'un d'autre, tant qu'on est dans l'Union européenne, on est obligés d'obéir à certaines règles», constatait-il.
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