«C'est un échec collectif», a déploré le député LREM de la 1e circonscription du Maine-et-Loire, Matthieu Orphelin, dans un mail interne rédigé ce 6 février pour annoncer sa démission du groupe LREM à l'Assemblée nationale : «une décision lourde de sens, qui sera effective dans quelques jours», précise-t-il dès le début de son texte.
Pointant «l’écart qu’il [...] reste à combler pour être à la hauteur des enjeux climatiques, écologiques et sociaux», l'ancien porte-parole de la Fondation Hulot regrette que le parti présidentiel ne soit «au bon rythme sur aucun des grands chantiers de la transition», ajoutant : «Plus grave, nous ne nous donnons plus les moyens d’y être, ni de tenir nos engagements, prisonniers de logiques budgétaires et d’arbitrages politiques de court terme.»
Dans sa lettre, le député est revenu sur le grand débat national, émettant une suggestion à sa future ex-famille politique. En effet, Matthieu Orphelin a souhaité alerter «le gouvernement et la majorité» sur le fait que «seules des décisions historiques, en particulier sur la justice fiscale ou l’accompagnement dans la transition écologique, permettront que [le grand débat national] apaise durablement le pays».
L'élu du Maine-et-Loire a fait cette annonce au lendemain d'une abstention record chez les députés marcheurs alors que ceux-ci étaient amenés, le 5 février, à se prononcer sur la proposition de loi anticasseurs du gouvernement. Le texte a finalement été adopté à l'Assemblée nationale, mais ce vote est comme un grain de sable symbolique dans la machine bien huilée de la majorité.
Avant lui, plusieurs députés marcheurs avaient déjà quitté le groupe LREM à l'Assemblée nationale. Dernier en date, le représentant à l'Assemblée nationale des Français de Suisse et du Liechtenstein Joachim Son-Forget, le 29 décembre 2018.