Eric Drouet et Jérôme Rodrigues, figures emblématiques du mouvement des Gilets jaunes, étaient les invités du journal télévisé de RT France ce 30 janvier.
Grièvement blessé à l’œil lors de l'acte 11 du mouvement des Gilets jaunes, Jérôme Rodrigues a rapporté qu'il ne savait toujours pas s'il pourrait, un jour, retrouver la vue de l’œil droit.
Je sais qu'il y a des hommes derrière cette carapace
«Ils ont des ordres [mais] je sais qu'il y a des hommes derrière cette carapace», a-t-il expliqué, saluant toutefois les nombreux policiers lui envoyant des messages de soutien.
Rappelant la vague de suicides qui frappe les forces de l'ordre, le Gilet jaune a pointé du doigt la responsabilité des décideurs : «On voit réellement le respect que porte le gouvernement envers sa propre police [...] Pourquoi nous opposer, pourquoi faire de nous de la chair à pâté, pour ce gouvernement qui n'est plus responsable de quoi que ce soit ?»
Violences dans les manifestations : «un souhait du gouvernement» ?
Eric Drouet a pour sa part réagi à la polémique qui l'oppose au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Ce dernier avait déclaré vouloir que la justice soit saisie, accusant Eric Drouet d'avoir appelé à l'«insurrection» et à un «soulèvement sans précédent». Le Gilet jaune, qui a déclaré qu'il allait porter plainte pour «dénonciation calomnieuse», a reproché au ministre de se «servir de la justice comme d'un outil facilement utilisable par lui-même».
Sont-ils en train de vous servir pour tuer le mouvement ?
Eric Drouet a ajouté appeler à une mobilisation pacifique pour l'acte 12 du mouvement et les suivants, afin notamment de permettre aux personnes les plus vulnérables de participer au mouvement social.
Jérôme Rodrigues a pour sa part dénoncé la venue de «black blocs» violents aux manifestations, un groupe qu'il a dissocié des Gilets jaunes. «J'appelle Christophe Castaner à prendre ses responsabilités [pour empêcher les black blocs de frapper lors des manifestations]», a-t-il demandé, précisant que ces casseurs avaient annoncé à l'avance leur venue. «Sont-ils en train de vous servir pour tuer le mouvement ?», a-t-il demandé à l'attention du ministre de l'Intérieur. «On se demande si ce n'est pas un souhait du gouvernement [que les manifestations dégénèrent]», a renchéri Eric Drouet.