Le maire socialiste de Paris Anne Hidalgo a déclaré dans Le Parisien du 25 janvier avoir changé d'avis sur la création d'une police municipale dans la capitale. Actuellement, Paris est la seule ville française où les pouvoirs de police sont entre les mains du préfet de police, sous l'autorité du ministre de l'Intérieur. Cela va bientôt évoluer, selon Anne Hidalgo, qui a donc proposé le recrutement de policiers municipaux dans Paris, après la lecture d'un audit sur la sécurité. Contrairement à Londres ou Bordeaux, ces agents ne seraient pas équipés d'armes à feu, ni de pistolet à impulsion électrique mais de «matraques, [de] bombes lacrymogènes» et de caméras-piétons pour prévenir et sanctionner certains actes, comme les insultes à l'encontre des policiers.
Elle a notamment justifié la constitution d'une police municipale, du fait des attentats de janvier et novembre 2015 : «Depuis, la police nationale est plus mobilisée sur ces sujets et il y a un champ entier qui n’est pas assez traité : les questions de la tranquillité publique, du quotidien et de la façon dont on peut faire respecter les règles collectives.»
«Faire respecter la propreté des rues [...] lutt[er] contre les dépôts d’ordures ou le vandalisme [...] assurer la tranquillité publique, en luttant contre les nuisances sonores dans les rues et les espaces verts, [...] protéger les citoyens dans leurs déplacements, c’est-à-dire veiller à la sécurité des piétons sur les trottoirs, au respect des pistes cyclables et des feux tricolores ou encore à la bonne application des normes antipollution…», a précisé Anne Hidalgo.
Cette police municipale devrait entrer en action en 2020, selon la maire, avec le recrutement au total de 3 400 agents.
Anne Hidalgo devra néanmoins rassurer une partie de sa majorité peu encline à la création d'une police municipale, à l'instar des élus communistes. Président du groupe communiste et Front de gauche au conseil de Paris depuis 2014, Nicolas Bonnet Oulaldj a par exemple craint, dans une tribune publiée dans Libération le 24 janvier, «que le ministère de l’Intérieur ne profite de cette création pour encore diminuer le nombre de policiers sur le territoire de Paris». «Cela s’est passé partout en France, où une police municipale a été créée, il n’y a aucune raison que cela soit différent à Paris», a-t-il poursuivi. D'autre part, il s'est inquiété que «les sujets qui préoccupent les Parisiens ne soient pas couverts par la police municipale et que la police nationale se dégage de ses responsabilités vers la ville, lui demandant de se débrouiller avec sa police municipale».