Lors des auditions devant la commission d'enquête du Sénat le 16 janvier, le directeur de cabinet de la présidence de la République, Patrick Strzoda a accusé Alexandre Benalla concernant l'utilisation d'un passeport de service. «Pour obtenir ce passeport, Alexandre Benalla a adressé au ministère de l'Intérieur une note dactylographiée à en-tête du chef de cabinet, une note non signée de façon manuscrite», a fait savoir Patrick Strzoda en ajoutant qu'il «soupçonnait une falsification».
«Nous avons signalé ce fait au procureur de la République», a-t-il poursuivi. «A quelle date ?», l'a interrogé Philippe Bas, président de la commission des lois du Sénat constituée en commission d'enquête. «Ce matin», lui a répondu le directeur de cabinet de l'Elysée, alors qu'il a reconnu quelques minutes plus tard avoir eu connaissance de l'existence de ce passeport de service délivré par le ministère de l'Intérieur «en juillet», signalé par les services de Beauvau, puis de l'existence de «ce document», réputé faux, «dans le courant de l'automne».
«Mais, à ce moment là, j'ai considéré que le problème était réglé puisque les passeports, d'une part, étaient invalidés depuis le 30 juillet, et ensuite toutes les démarches avaient été faites pour obtenir leur restitution», s'est justifié Patrick Strzoda. «Et, récemment, au vu de l'enquête préliminaire ouverte par le procureur de la République [le 29 décembre], c'est sur la base d'abus de confiance et d'utilisation frauduleuse des titres que j'ai souhaité qu'on verse cet élément supplémentaire au dossier», a-t-il complété.
«Parce qu'on est confronté à un Monsieur qui visiblement utilise régulièrement des faux pour obtenir un certain nombre de titres officiels», a encore considéré Patrick Strzoda.