Conditions de déclenchement d'un référendum d'initiative citoyenne (RIC), définition de ses champs d'application ou encore réflexion sur les futures instances citoyennes chargées de son contrôle : les idées n'ont pas tardé à surgir sur le papier, ce 3 janvier, lors d'une réunion de Gilets jaunes à Montpellier.
Comme en témoigne un reportage de France 3 Occitanie, posté sur le compte YouTube de «La Carmagnole», un espace coopératif dédié à l'accueil de mobilisations sociales dans le quartier Figuerolles, l'événement a accueilli quelques dizaines de participants. Ceux-ci se sont alors attelés à rassembler et approfondir plusieurs propositions et doléances de Gilets jaunes relatives au RIC, qui s'impose aujourd'hui comme une des revendications phares du mouvement.
C’est important que nous citoyens, on se saisisse du sujet, tout le monde est capable d’écrire un RIC.
Avant de laisser les participants se rassembler en petits groupes de travail, une des principales intervenantes a souligné l'importance, selon elle, de la démarche réunissant ses interlocuteurs : «Vous devez le faire [le RIC] parce que si vous le confiez à vos élus qui sont en conflit d'intérêts – ils ne vont pas scier la branche sur laquelle ils sont assis – on n'arrivera pas à avoir l'outil nous permettant d'avancer sur tous les autres sujets.» Et la citoyenne, d'encourager son auditoire : «C’est important que nous, citoyens, on se saisisse du sujet, tout le monde est capable d’écrire un RIC.»
Autour d'une première table, on entend par exemple parler du référendum de 2005 sur le traité établissant une constitution pour l'Europe ; ailleurs dans la salle, certains anticipent les possibilités de triche et émettent des suggestions pour s’assurer de l’honnêteté des signatures ; dans un autre groupe encore, on réfléchit aux prérequis pour lancer une initiative citoyenne, certains débattant par exemple de la nécessité d'«avoir la nationalité française pour changer la Constitution française».
Après deux heures de concertation en petits groupes, des participants ont exposé, tour à tour, les réflexions de leur table de travail aux autres. «Seul un référendum peut annuler le résultat d’un référendum», a suggéré l'un. Selon un autre, le RIC ne devrait pas s’appliquer aux «droits fondamentaux» déjà acquis. Un troisième a expliqué la nécessité, selon son groupe de travail, de mettre en place une instance citoyenne chargée de contrôler la validité des signatures.
Un format plus long que celui diffusé par France 3, intitulé «Montpellier : l'écriture du RIC a commencé», consacré à cet atelier, a été diffusé sur la page YouTube d'un certain Jérôme Grasset, qui explique l'avoir réalisé.
A l'issue de cet atelier d'écriture, qui s'est étendu sur plusieurs heures, un texte a été envoyé aux députés insoumis qui, de leur côté, avaient prévu de faire une proposition écrite dans ce sens le 6 janvier, celle-ci devant être débattue à l'Assemblée nationale à la fin du mois de février.