Le député des Français de l'étranger Joachim Son-Forget était resté plutôt discret jusqu'ici. Mais l'affaire de ses tweets sexistes adressés à la sénatrice Europe Ecologie - Les Verts (EELV) Esther Benbassa lui a permis de révéler sa personnalité tout aussi débridée qu'excentrique, pour le plus grand plaisir des internautes.
Suicide politique à coup de peluches
Avec sa liberté de ton, qui compromettra certainement sa carrière au sein de la République en marche (LREM), ce député atypique, radiologue ayant récemment obtenu un passeport kosovar, a, semble-t-il, décidé d'orchestrer son suicide politique. Mais ce diplômé en sciences sociales, qui estime pratiquer actuellement sur Internet une expérience de psychologie cognitive, est surtout parvenu à démontrer sa maîtrise des réseaux sociaux.
De toute façon, à la fin des fins, ça se réglera au sabre laser
Depuis les échanges avec la sénatrice, dont il raillait le «pot de maquillage», le député s'est vu privé du soutien de ses pairs LREM, qui lui ont envoyé une lettre d'avertissement. Il s'est alors mis à jouer une nouvelle partition dans laquelle ses publications désinhibées, de jour comme de nuit, oscillent entre puérilité et insolence. En témoigne par exemple ce tweet, où le député pose en pyjama Pat'Patrouille, nom d'un chien de dessin animé.
Ou cette vidéo, également postée sur Twitter, où il estime que «de toute façon, à la fin des fins, ça se réglera au sabre laser».
Rémy Buisine, journaliste de Brut, s'est piqué au jeu et lui a trouvé une autre alternative, fuir en trottinette électrique.
Le député a aussi tweeté une photo de son périple en Corée du Sud, à l'occasion des Jeux olympiques, coiffé d'un bonnet orange.
Pour celui qui se qualifie désormais de «bonnet orange», le «shit storm», le flux de haine déclenché par ses tweets à la sénatrice, a été endigué, noyé par le gaz hilarant.
L'impertinent élu s'est affiché dans des exercices de tirs de précision et adresse son plus grand mépris aux membres de sa confrérie LREM, taxés de «trolls, confrères hypocrites» en exhibant l'un des animaux de sa vaste collection de peluches : un blaireau.
L'élu a aussi tenu à illustrer ses rapports avec la presse, endossant un gilet pare-balles pour répondre à France Info, en leur lançant un «Je suis prêt», et pose en tirant la langue avec un sanglier en peluche en réaction à un article du Point.
Il a aussi échangé, toujours avec ironie, avec diverses personnalités politiques, comme l'ancienne ministre du Logement Cécile Duflot, qui se désolait que les membres de LREM n'aient rien fait pour l'arrêter.
Le conseiller régional Jean-Vincent Placé, épinglé pour des frasques nocturnes d'un autre genre, lui a témoigné sa sympathie et lui a proposé de se réconcilier avec son amie Esther Benbassa, connue lorsqu'ils étaient tous deux membres d'EELV, autour d'un couscous.
Le député, ignorant tout garde-fou et révélant sa personnalité facétieuse, s'est attiré de nombreux admirateurs, dont certains ont créé des comptes en soutien.