Une vidéo enregistrée à Saint-Etienne le 22 décembre lors de l'acte 6 de la mobilisation des Gilets jaunes, montrant des familles en train de quitter le marché de Noël à la hâte sous les gaz lacrymogènes, a provoqué de vives réactions.
Visionnée presque 200 000 fois, les images montrent des Stéphanois fuyant la place Jean Jaurès, lors d'une charge policière. Elle accueillait pourtant le marché de Noël, où patinoire et toboggan avaient été installés pour l'occasion. Sur les images, Gilets jaunes et badauds s'enfuient, tenant leurs enfants par la main, pour certains.
Une autre riveraine a filmé le moment où la charge est survenue, vers 17h, dans un contexte confus. Selon l'AFP, la manifestation s'est déroulée «sans incident grave» et l'offensive des policiers serait due au fait qu'«un groupe de manifestants a tenté de forcer physiquement un cordon de police qui barrait l'accès à la Grand-rue, à la hauteur de la préfecture». Le journal régional Le Progrès rapporte pour sa part qu'une poignée d'individus auraient lancé des projectiles sur la préfecture, sans préciser si cet événement est survenu avant ou après l'usage des gaz lacrymogènes.
Sous le choc, des parents témoignent
Un père présent sur la place avec ses enfants a exprimé son indignation dans un groupe Facebook dédié à l'incident, «Parents en colère». Selon lui, juste avant la charge des forces de l'ordre, la manifestation des Gilets jaunes se déroulait dans une «atmosphère bon enfant».
D'autres commentaires se sont attachés à relater les détails de l'opération.
Une mère a publié un post sur Facebook dans lequel elle explique avoir été déposer plainte au commissariat.
Des débris et des impacts de grenades lacrymogènes ont par ailleurs été retrouvés sur le terrain de jeu des enfants, comme le montrent des photos d'internautes.
Ni la police, ni le maire, n'ont fait de commentaires pour l'instant.
Quatre personnes ont été interpellées le 22 décembre à Saint-Etienne pour «violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique ou groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou dégradation de biens», selon le procureur de la république de Saint-Etienne, David Charmatz.
Lire aussi : Noël, Nouvel an : les Gilets jaunes passeront-ils les fêtes sur les Champs-Elysées ?