Chérif Chekatt était devenu l'ennemi public numéro 1 depuis le 11 décembre, date de l'attaque meurtrière à Strasbourg dont il était suspecté d'être l'auteur : ce 13 décembre, après plus de 48 heures de recherches, la police est finalement parvenue à le retrouver et à l'abattre.
Après des coups de feu dans le quartier de la Meinau, à Strasbourg, vers 21h, un hélicoptère survolant la zone a été signalé. Des premières sources policières ont rapidement confirmé qu'une intervention était en cours dans ce périmètre. Quelques minutes plus tard, la mort de Chérif Chekatt était confirmée.
Ces mêmes sources ont annoncé qu'il était réfugié dans un entrepôt situé à la Plaine des bouchers, dans le quartier de la Meinau, non loin du Neudorf, mais il a été abattu au niveau du 74, rue du Lazaret, soit à moins de deux kilomètres du lieu de l'attaque. Sa présence dans ce quartier avait été signalée à la police par une femme plus tôt dans la journée. Elle avait remarqué qu'il ressemblait au fugitif et qu'il était blessé au bras, selon une source proche de l'enquête évoquée par RTL.
Cherif Chekkat a été ensuite repéré par une équipe de trois policiers de la Brigade spécialisée de terrain (BST) alors qu'il déambulait rue du Lazaret à Strasbourg dans le quartier du Neudorf. Selon une source policière citée par 20 Minutes, l’homme aurait tenté avec difficulté d’ouvrir la porte d'un immeuble : «[Il] aurait fait semblant ou essayé d’ouvrir une porte», a expliqué le président de l’Eurométropole de Strasbourg Robert Herrmann qui était en salle de crise avec Christophe Castaner lorsque la nouvelle est tombée.
Chérif Chekatt, un «soldat» de l'Etat islamique
Les policiers ont constaté que l’individu correspondait au signalement de la personne recherchée et l'ont l’interpellé. Selon le ministre de l'Intérieur qui a raconté la scène, c'est à ce moment que Chérif Chekatt s'est retourné pour «faire face aux fonctionnaires de police, en tirant. Ils ont riposté et neutralisé l’assaillant.» Une source policière a précisé qu’il n’y avait pas eu de blessé dans les rangs des forces de l’ordre au moment de la neutralisation. Après leur intervention, les policiers ont été applaudis par les habitants qui se sont regroupés autour du périmètre. Peu après l'annonce de son décès, l'agence de propagande de l'Etat islamique affirmait que Chérif Chekatt était l'un de ses «soldats».
Avant la neutralisation de l'assassin islamiste, une opération conjointe avec la police allemande s'était déroulée à Khel en Allemagne, le 12 décembre. La ville se trouve juste de l'autre côté de la frontière et il était suspecté que Chérif Chekatt s'y trouvât. Il avait déjà été emprisonné outre-Rhin et il y bénéficiait de connexions. Par ailleurs, peu avant de passer à l'attaque, il avait reçu un appel téléphonique d'un numéro allemand sans décrocher. L'opération allemande n'ayant rien donné, les contrôles aux frontières ont été renforcés, puis, après la diffusion de son portrait par la police, plusieurs personnes ont appelé, persuadées de l'avoir aperçu, notamment dans le Jura, ainsi que dans un train en Suisse. Il ne s'agissait cependant pas de Chérif Chekatt.
Plus de 700 membres des forces de l'ordre étaient à sa recherche depuis l'attentat et plusieurs opérations de police avaient également eu lieu au Neudorf, quartier sud de Strasbourg, où Chérif Chekatt a grandi. Après le signalement d'une civile, donc, ce sont finalement des membres de la BST qui ont trouvé et neutralisé le terroriste.
La BST est une brigade qui a été créée en 2010 par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Brice Hortefeux. Les BST ont remplacé les Unités territoriales de quartier (UTeQ) avec un champ d'action plus étendu et plus mouvant, ce qui vise notamment à ne pas déplacer la zone où s'épanouit la délinquance d'un quartier à un autre.
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