France

LREM a élu son nouveau leader, un député parisien qui veut répondre à la colère des Gilets jaunes

Hasard du calendrier : alors que les rues de Paris sont transformées en quasi-champ de bataille lors de la manifestation des Gilets jaunes, le parti présidentiel La République en marche a désigné Stanislas Guerini comme son nouveau délégué général.

Sans surprise, le député de Paris Stanislas Guerini a été élu ce 1er décembre nouveau délégué général de La République en marche (LREM), en recueillant 82% des suffrages, face au député des Français de l'étranger Joachim Son-Forget.

«Au moment où je prends ces responsabilités, je n'ignore rien de la gravité des enjeux du pays, je n'ignore rien des violences qui ont lieu au moment où nous parlons», a déclaré Stanislas Guerini à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), alors qu'au même moment de violents heurts avaient lieu sur les Champs-Elysées en marge du mouvement des Gilets jaunes.

«Et je ne confonds pas ces violences et la colère qui parfois est légitime et vient de loin», a ajouté le responsable fraîchement élu. Père de deux enfants âgé de 36 ans, il est proche d'Emmanuel Macron, après avoir participé dès l'automne 2015 à la création d'En Marche!.

Immense favori du scrutin, il a d'ailleurs été élu devant des bancs clairsemés : seule la moitié du Conseil (743 membres) a pris part au vote (367 suffrages) au Pavillon-Baltard de Nogent-sur-Marne où le rendez-vous, initialement prévu au centre de Paris, avait été déplacé.

Le Premier ministre Edouard Philippe, qui devait faire un discours devant le Conseil national de LREM, a annulé sa venue pour se rendre à la préfecture de police de Paris afin de se «concentrer sur la gestion» des incidents sur les Champs-Elysées.

«Merci pour votre confiance. Aujourd'hui, je suis là où je voulais être. Je sais l'immense responsabilité que vous me confiez aujourd'hui et je saurai être à la hauteur», a-t-il notamment lancé, très ému. Stanislas Guerini succède à Christophe Castaner, élu en novembre 2017 mais nommé ministre de l'Intérieur en octobre.

Philippe Grangeon, autre proche du président de la République qui a assuré l'intérim durant six semaines, a exhorté Stanislas Guerini a être le «gardien scrupuleux» mais aussi «l'aiguillon des espoirs soulevés au printemps 2017», lors de l'élection d'Emmanuel Macron.

«Nous savons tous combien tu es un marcheur passionné, un parlementaire exigeant, nous savons tous combien tu as le sens du collectif et de l'organisation, que tu défendras la majorité et ripostera aux oppositions», a ajouté Philippe Grangeon.

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