France

Fichage ethnique au PSG : le parquet de Paris a ouvert une enquête pour «discrimination»

Une enquête a été ouverte ce 19 novembre par le parquet de Paris à l'encontre du club de football francilien accusé d'avoir mis en place un système de fichage ethnique de ses recrues pendant près de cinq ans.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête visant le PSG, notamment pour «discrimination fondée sur l'origine, l'ethnie ou la nationalité», après les révélations sur l'affaire de fichage ethnique au club propriété de l'Emirat du Qatar, selon l'AFP qui cite une source judiciaire.

Cette enquête, ouverte ce 16 novembre, a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

Elle vise également les chefs de «traitement de données à caractère personnel sans autorisation», «enregistrement ou conservation de données personnelles faisant apparaître directement ou indirectement les origines raciales ou ethniques» et «collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite».

Un collectif de médias européens, dont Mediapart et l'émission Envoyé Spécial en France, a révélé, le 8 novembre, que de 2013 au printemps 2018 la cellule de recrutement du PSG avait mentionné des critères ethniques dans ses fiches d'évaluation de jeunes joueurs, classés comme «Français», «Maghrébin», «Antillais», «Africain».

Après ces révélations, la Ligue des droits de l'homme avait porté plainte contre X pour «discrimination» et pour «collecte et traitement de données à caractère personnel faisant apparaître les origines raciales ou ethniques».

Pas de «cas avéré de discrimination», selon le PSG

Le PSG avait plaidé pour sa défense que le fichage ethnique en son sein avait été le fruit d'une «initiative personnelle du responsable» de la «cellule de recrutement du centre de formation, dédiée aux territoires hors Ile-de-France». Soit Marc Westerloppe, parti en début d'année civile dans le club de Rennes.

Cependant, L'Equipe a produit un document selon lequel des critères ethniques apparaissent aussi sur des fiches de la cellule Ile-de-France. Le PSG, qui a remis le 15 novembre son enquête interne à la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a assuré qu'il n'y avait «pas eu de cas avéré de discrimination», malgré l'existence d'un fichage ethnique, et annoncé «des mesures visant à renforcer les pratiques éthiques» en son sein.

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