«Apple, paye tes impôts !» : plusieurs dizaines de militants de l'organisation altermondialiste Attac se sont rassemblés le 18 novembre devant l'Apple Store qui a ouvert au public sur les Champs-Elysées. Objectif : dénoncer les pratiques d'optimisation fiscale des multinationales, comme le géant américain de l'informatique.
«Nous venons fêter, à notre façon, l'inauguration du magasin Apple sur les Champs-Elysées, pour rappeler qu'Apple est l'une des plus grandes évadées fiscales du monde», a lancé la porte-parole d'Attac, Aurélie Trouvé, tandis que les militants portant des perruques bariolées et des chapeaux pointus dansaient au son de la fanfare et lançaient des confettis.
Sur l'avenue, on a McDonald's, on a HSBC, c'est l'avenue des évadés fiscaux
«C'est la première capitalisation boursière du monde, mais une grande partie de son empire s'est constitué notamment sur le fait qu'elle a extorqué aux citoyens, notamment européens et français, des milliards d'euros, en évadant fiscalement ses bénéfices, d'abord en Irlande puis aujourd'hui à Jersey», a-t-elle également accusé, avant de souligner : «Sur l'avenue, on a McDonald's, on a HSBC, c'est l'avenue des évadés fiscaux.»
Détournements publicitaires de la marque à la pomme
«Emmanuel Macron multiplie les cadeaux pour les plus riches et laisse faire une évasion fiscale qui coûte aujourd'hui 80 milliards d'euros à l'Etat chaque année, c'est-à-dire globalement le déficit public français», s'est encore indignée Aurélie Trouvé, pour qui «le gouvernement français n'a rien fait d'efficace contre les multinationales». Des militants ont déployé des banderoles – telles que «Chez Apple, ils se plient en quatre pour cacher leurs profits dans les paradis fiscaux» –, tandis qu'un activiste déguisé en pomme croquée, symbole de la marque, agitait une valise débordant de faux billets. Un autre portait un masque représentant le président français.
De nombreux slogans détournant les affiches publicitaires de la marque à la pomme ont essaimé le long de l'avenue.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a affiché à de nombreuses reprises une volonté d'obtenir une politique européenne sur la taxation des géants du numérique, en particulier les Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple). Une intention toutefois restée lettre morte. Plusieurs pays s'opposent farouchement à cet impôt, comme l'Irlande, où plusieurs sociétés ont installé leur tête de pont européenne.