France

«Purge» antipolice : le ministre de l'Intérieur porte plainte, un internaute placé en garde à vue

Après les messages d'appel à la violence qui avaient émergé sur SnapChat et Twitter, les syndicats policiers avaient manifesté leur colère et demandé des sanctions à l'encontre du ou des coupables. Christophe Castaner annonce qu'il porte plainte.

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé le 29 octobre avoir porté plainte après la diffusion sur internet de messages appelant à une «purge» dans plusieurs villes de France, et à des actions violentes contre les policiers. Le ministre a précisé que l'auteur, qui a affirmé avoir fait «une blague», avait été identifié. Le jeune homme, un Isérois de 19 ans, s'est présenté au commissariat de Grenoble, où il a été placé en garde à vue à 17 heures ce même jour, selon une source policière évoquée par l'AFP.

Sur Twitter, le jeune homme a posté des messages affirmant que l'appel à la purge «était une énorme blague et une invention de [sa] part».  Et de préciser par écrit : «Elle a pris une trop grande ampleur alors j’ai décidé d’annoncer [...] que c'était une blague ! Il n’y aura ni purge à Grenoble, Paris, Genève, Lyon, etc.»

«L'auteur a été identifié. Il prétend que c'est "une mauvaise blague", il sera poursuivi», a réagi le ministre de l'Intérieur sur Twitter. «Appeler à la "purge" contre nos policiers, c'est appeler au meurtre», a-t-il poursuivi.

Depuis le 27 octobre, plusieurs documents circulent sur les réseaux sociaux. L'un d'eux, intitulé «Les règles de la purge de Corbeil-Essonnes», appelle notamment à attaquer les forces de l'ordre «au mortier, feux d'artifice, pétards, pierres».

Les syndicats de police ont vivement réagi le 29 octobre, demandant «une action forte» du ministère de l'Intérieur. Joint au téléphone par RT France le 29 octobre, le secrétaire général du syndicat Unsa-Police, Philippe Capon, a appelé «le ministère de l'Intérieur à prendre ses responsabilités» et a déclaré : «Le nouveau ministre doit faire le nécessaire pour que des investigations soient menées et que des identifications soient réalisées. Il faut arrêter de nous faire croire qu'on ne peut pas identifier les auteurs de ces messages. C'est faux. Il faut une enquête et des condamnations. Et surtout, quand ces condamnations auront eu lieu, il faudra le faire savoir, en faire la publicité.»

En relation avec cette nouvelle affaire de messages visant les policiers, Philippe Capon a également évoqué le cas Yann Moix, qui avait créé la polémique en septembre lorsqu'il avait estimé sur le plateau de C8 que les policiers n'avaient «pas les couilles d'aller dans des endroits dangereux». Le secrétaire général du syndicat Unsa-Police a a ajouté : «Il faut qu'il y ait des suites et qu'elles soient médiatisées, parce que, moi, quand j'ai dit que je portais plainte contre Yann Moix, j'ai porté plainte contre lui... Pour Gérard Collomb, je n'en suis pas sûr.» L'ancien ministre de l'Intérieur avait annoncé son intention de porter plainte contre l'auteur polémiste le 27 septembre.

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