Des appels à la violence circulent sur le réseau social SnapChat depuis le 27 octobre qui font allusion au film American Nightmare et visent notamment les policiers dans les villes de Grenoble et de Corbeil-Essonnes.
«La purge commencera dans tous les quartiers à partir de 20h [le 31 octobre à Corbeil-Essonnes]. Les forces de l'ordre devront être attaquées au mortier, feux d’artifice, pétards, pierres. Que la première purge de France soit un succès», peut-on lire dans une publication révélée par Le Parisien. «Toutes les armes sont autorisées», est-il précisé. Un autre texte du même ordre, évoquant une «purge» à Grenoble, a été relayé par le site spécialisé Actu17.
Mode opératoire, tenue vestimentaire noire, début de l'opération à la nuit tombée, jusqu'au retour du jour. Le scénario alarmant est directement inspiré du cinéma et si des versions alternatives du texte ont émergé sur les réseaux sociaux, deux constantes sont remarquables : l'appel à la violence contre les forces de l'ordre et entre les bandes.
Une «blague» revendiquée par un internaute
Face à l'ampleur médiatique prise par les publications, un internaute de Grenoble a revendiqué la «blague», se justifiant dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
Mais l'affaire a été prise au sérieux en Ile-de-France et le syndicat policier Unité-SGP a saisi le ministre de l'Intérieur «pour qu’une plainte soit déposée à l’encontre des auteurs appelant à une véritable guérilla urbaine».
Un contexte marqué par des violences
En outre, cet appel à la «purge» inquiète parce que des épisodes de violence ont déjà été enregistrés. Le 28 octobre au soir, dans le quartier de La Nacelle à Corbeil-Essonnes, des policiers ont ainsi été victimes d’un guet-apens et ont été caillassés. Des véhicules de police ont été détériorés et plusieurs voitures ont été incendiées dans le quartier.
La gendarmerie n'a pas manqué de réagir. Karine Lejeune, la très médiatique commandante qui dirige les gendarmes de l'Essonne depuis le mois de juillet, a notamment tweeté son soutien aux policiers.
Quand j'ai dit que je portais plainte contre Yann Moix, j'ai porté plainte contre lui... Pour Gérard Collomb, je n'en suis pas sûr
Joint au téléphone par RT France, le secrétaire général du syndicat Unsa-Police, Philippe Capon, a appelé «le ministère de l'Intérieur à prendre ses responsabilités». Il a commenté : «Le nouveau ministre doit faire le nécessaire pour que des investigations soient menées et que des identifications soient réalisées. Il faut arrêter de nous faire croire qu'on ne peut pas identifier les auteurs de ces messages. C'est faux. Il faut une enquête et des condamnations. Et surtout, quand ces condamnations auront eu lieu, il faudra le faire savoir, en faire la publicité.»
En relation avec cette nouvelle affaire de messages visant les policiers, Philippe Capon a également évoqué le cas Yann Moix qui avait créé la polémique en septembre lorsqu'il avait estimé sur le plateau de C8 que les policiers n'avaient «pas les couilles d'aller dans des endroits dangereux» : «Il faut qu'il y ait des suites et qu'elles soient médiatisées, parce que, moi, quand j'ai dit que je portais plainte contre Yann Moix, j'ai porté plainte contre lui... Pour Gérard Collomb, je n'en suis pas sûr.» L'ancien ministre de l'Intérieur avait annoncé son intention de porter plainte contre l'auteur polémiste le 27 septembre.
Antoine Boitel