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«Le racisme anti-Blancs n'existe pas» : un sociologue fait polémique sur un média public (VIDEO)

Le morceau de rap ultraviolent de Nick Conrad a relancé la polémique sur la pertinence de la notion de racisme anti-Blancs. La radio publique s'est penchée sur la question pour relayer l'idée que cette notion n'a «aucun sens en sciences sociales».

Existe-t-il un racisme anti-Blancs ? Ce n'est pas l'opinion du sociologue Eric Fassin, invité des Idées claires le 10 octobre.

Est-ce qu'on a besoin d'appeler ça du racisme, quand bien même on me dirait "sale blanc" ?

L'émission, hebdomadaire co-produite par les médias publics France Info et France Culture, se donne pour mission de «lutter contre les désordres de l'information, des fake news aux idées reçues». Ce 10 octobre, Les Idées claires se posaient donc la question : «Le racisme anti-Blancs existe-t-il ?» En introduction Eric Fassin, professeur de sociologie à l'université Paris-VIII y a répondu d'emblée : «Le racisme anti-Blancs n'existe pas, ça n'a aucun sens pour les sciences sociales.» Admettant qu'«on en parle beaucoup dans le débat public», le chercheur estime que la notion n'a rien de scientifique, tout en concédant qu'il y a des «insultes» et des «agressions». «Est-ce qu'on a besoin d'appeler ça du racisme, quand bien même on me dirait "sale blanc" ?», poursuit encore Eric Fassin affirmant que les sciences sociales étaient très attentives à ce que le discours d'«extrême droite» ne passe pas.

Comme le souligne le média public, la question du racisme anti-Blancs s'est réinvitée dans le débat à l'occasion du tollé suscité fin septembre par le clip du rappeur Nick Conrad. «Pendez les Blancs», y scandait, en musique, l'artiste, jusque-là pratiquement inconnu, encourageant également à «tuer les bébés blancs». Face à la tempête médiatique, Nick Conrad s'était défendu en expliquant qu'il avait voulu «inverser les rôles de l'homme blanc et de l'homme noir».

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Une scientificité mise en question 

Le raisonnement d'Eric Fassin, qui a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux, n'a pas échappé à la présidente du Rassemblement national (RN, ex-Front national) Marine Le Pen. «Cette désinformation vous est offerte par vos impôts», a-t-elle lâché le même jour sur Twitter.

«J'adore les théoristes qui, partant du principe que les sciences sociales n'envisagent pas le racisme anti-blanc, en déduisent l'inexistence d'un tel racisme, au lieu d'en déduire l'urgence de repenser les sciences sociales», a pour sa part remarqué le philosophe Raphaël Enthoven.

L'avocat Gilles-William Goldnadel, connu pour ses positions à droite, a noté : «Les sciences sociales n'ont rien de scientifique et tout d'idéologique.»

La militante Sihame Assbague a développé un autre point de vue, estimant : «Et sinon, vous vous rendez compte que ça fait plus de 15 jours qu'on discute "racisme anti-blanc" ? 15 jours pour un concept qui ne repose sur aucune réalité sociologique, politique, économique, etc. Ça, c'est de la diversion.»

Eric Fassin et Rokhaya Diallo sur la même ligne ?

L'analyse du sociologue a en outre été retweetée par l'activiste féministe et antiraciste Rokhaya Diallo, théoricienne du «racisme d'Etat». Et pour cause, celle-ci présente des similitudes avec son raisonnement.

Pour l'activiste, qui soutient l'organisation de camps d'été «décoloniaux» et les ateliers non mixtes (à la fois interdits aux hommes et aux Blancs), il n'est de racisme que de racisme institutionnel.

Pour sa démonstration, Rokhaya Diallo n'hésite pas à remonter au «code noir» du ministre de Louis XIV, Colbert. Dans une vidéo réalisée par Brut et publiée sur YouTube, Rokhaya Diallo précise ce qu'elle entend par racisme. «C'est une expérience qui n'est pas seulement une expérience individuelle mais une expérience collective», explique-t-elle.

Rokhaya Diallo peut donc compter au moins sur un allié objectif en la personne d'un universitaire : Eric Fassin. Et sur le relais d'un média d'Etat.

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