Le Journal du Dimanche (JDD) annonce ce 7 octobre que le mathématicien Cédric Villani, député La République en marche (LREM) de l'Essonne, souhaite être le candidat du parti présidentiel à Paris pour les élections municipales qui se tiendront en mars ou avril 2020. Il est le sixième candidat déclaré à cette investiture qui semble faire rêver de nombreux marcheurs ambitieux.
Cédric Villani, qui avait pourtant soutenu Anne Hidalgo lors de sa campagne en 2014, aurait d'ores et déjà fait part de ses intentions à Emmanuel Macron, qui ne l'en aurait pas dissuadé. Pour l'heure, le président semble davantage observer les positionnements des uns et des autres sans agir. Et la liste des candidats à la candidature ne cesse de s'allonger chez les marcheurs.
Aux noms déjà connus de Benjamin Griveaux, actuel porte-parole du gouvernement, et de Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat chargé du numérique, se sont ajoutés ceux de Julien Bargeton, ancien proche d'Anne Hidalgo devenu sénateur LREM de Paris, d'Hugues Renson, député de Paris, et d'Anne Lebreton, élue centriste du 4e arrondissement siégeant au sein d'une majorité socialiste.
Officiellement, c'est une commission nationale d'investiture qui sera chargée de décider du nom du candidat qui portera les couleurs de LREM lors des municipales de 2020. Mais l'enjeu politique de cette élection autant que le symbole médiatique que représenterait une telle victoire ne laissent guère place au doute : Emmanuel Macron aura son mot à dire.
En attendant, chacun des prétendants tente donc de se positionner de la meilleure manière. Le 6 octobre dernier débutait ainsi une sorte de «test» auprès des Parisiens, questionnés par des militants marcheurs quant à leur opinion sur la politique municipale. Quelques jours plus tôt, les principaux candidats n'avaient pas manqué de se montrer lors de la soirée de lancement de cette initiative baptisée «Paris et moi».
Pour l'heure, pas de projet ni de programme. La bataille semble circonscrite aux visages et aux noms. Il en faudra toutefois plus à LREM pour espérer conquérir l'Hôtel de Ville. Le système de scrutin par arrondissement et le jeu complexe des alliances entre élus locaux parfois très bien implantés risque de compliquer la tâche au parti présidentiel. En outre, la gauche règne à Paris depuis presque 20 ans. Elle sait communiquer sur son bilan depuis l'ère Delanoë et a su tisser des liens nombreux et étroits avec les associations et les personnels administratifs – un avantage certain sur tout challenger, a fortiori s'il s'agit d'un nouveau venu dans le paysage politique local.
LREM a néanmoins quelques raisons d'espérer. Anne Hidalgo, qui semblait promise à un mandat dépourvu d'embûches, sait désormais que sa réélection sera bien plus compliquée que prévu. Outre la débâcle électorale du Parti socialiste aux élections législatives et à l'élection présidentielle de 2017, de très nombreux couacs à l'échelle municipale sont venus entacher son image. La démission en septembre dernier de son premier adjoint Bruno Julliard, soupçonné lui aussi de vouloir se rapprocher de LREM, a encore davantage fragilisé l'édile parisienne.