France

Comptes de campagne : la plainte d'Anticor classée sans suite

Anticor avait dénoncé de possibles tentatives de détournements de fonds publics, abus de confiance et abus de biens sociaux qui auraient été commis au cours de la campagne présidentielle 2017. Le Parquet de Paris a classé la plainte sans suite.

Le parquet de Paris a classé sans suite la plainte de l'association anticorruption Anticor qui demandait une enquête pour «vérifier la transparence et la probité des comptes» de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.

Anticor avait dénoncé le 14 juin de possibles «tentatives de détournements de fonds publics», «abus de confiance», «abus de biens sociaux» et violation du principe d'égalité des candidats, ainsi qu'une série de remises, avantages ou surfacturations suspectes.

Elle s'interrogeait aussi sur la «responsabilité» des membres de la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP), mettant en cause les limites du contrôle de l'argent électoral.

Toutefois le ministère public estime, après avoir reçu des précisions de la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP), que les infractions visées n'«apparaissent pas constituées», selon la lettre de 11 pages adressée le 20 septembre à l'association par le procureur François Molins et dont a eu connaissance l'AFP ce 21 septembre.

Ce classement ne concerne pas certaines dépenses de Jean-Luc Mélenchon, déjà visées par une enquête préliminaire ouverte à Paris après un signalement en mars de la même commission, ni une soirée électorale d'Emmanuel Macron qui fait l'objet depuis fin juin d'une enquête à Lyon.

Interrogé par l'AFP, Jérôme Karsenti, avocat d'Anticor a déploré : «Le parquet a donné une réponse circonstanciée, juridique, mais qui agit comme un bouclier de la commission des comptes de campagne. Il s'agit d'une fausse réponse juridique qui ne s'appuie que sur des éléments transmis par la commission, sans autres investigations complémentaires et contradictoires». 

Anticor s'appuyait sur le travail de Mediapart, du Monde et de Radio France qui accusaient principalement la campagne de l'actuel président d'avoir bénéficié de «prix cassés» et de «ristournes cachées», en particulier pour les locations de lieux de meeting et de matériel. Le parti d'Emmanuel Macron avait reproché à la presse de «monter en épingle des pseudo-révélations».

L'association reprochait au président Macron, et de manière plus limitée à Benoît Hamon, d'avoir profité de ristournes minorant leurs dépenses, en violation du principe d'égalité entre les candidats. 

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