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Des moyens publics à disposition de la campagne de Macron à Lyon ? Des élus LR portent plainte

Des élus Républicains ont porté plainte contre X auprès du procureur de la République de Lyon, soupçonnant que des moyens publics et du personnel municipal aient été mis à disposition du candidat Emmanuel Macron durant la présidentielle de 2017.

Stéphane Guilland, conseiller de la Métropole de Lyon et Philippe Cochet, maire de Caluire-et-Cuire (Auvergne-Rhône-Alpes), deux élus Républicains (LR), avaient posé de nombreuses questions concernant les aides éventuelles dont aurait pu bénéficier Emmanuel Macron dans la capitale des Gaules, dans le cadre de sa campagne présidentielle.

Faute d'éclaircissements suffisants auprès des départements concernés, les élus lyonnais ont fini par porter plainte contre X le 19 juin auprès du procureur de la République de Lyon, selon le quotidien régional Le Progrès.

Plusieurs meetings et fêtes à Lyon

Leurs soupçons portent notamment, selon le quotidien lyonnais, sur la réception d'Emmanuel Macron à l’Hôtel de ville lyonnais le 2 juin 2016. Gérard Collomb, à l'époque sénateur-maire de Lyon et enthousiaste soutien du fondateur d'En Marche, l'avait convié à une rencontre avec les «forces économiques et créatives» de la région, selon la description donnée par le quotidien Le Parisien. A l'époque, l'opposition locale avait fustigé dans un communiqué cité par le journal de la capitale «une opération de levée de fonds en vue de la prochaine présidentielle». Stéphane Guilland confie au journal Lyon Capitale qu'il n’a jamais réussi à se procurer la liste des invités, qui existerait pourtant.

Les élus LR locaux attendent aussi des réponses concernant un meeting du candidat En Marche au Palais des Sports le 4 février 2017, dont l’arrêté de voirie aurait été demandé par le cabinet de Gérard Collomb, devenu depuis lors ministre de l'Intérieur.

Le mystère nimbe aussi une soirée de septembre 2016 sur une péniche lyonnaise, La Plateforme, pour laquelle le mouvement aurait payé «996 euros alors que plus de 7 000 euros avaient été demandés aux équipes des Républicains deux ans plus tôt», selon Lyon Capitale, qui rapporte le témoignage de Stéphane Guilland.

Les élus ont aussi repéré une rencontre entre Alain Juppé et Emmanuel Macron à Paris dans les bureaux de la communauté urbaine de Lyon à la sortie du premier tour. Stéphane Guilland prétend que les frais liés à cette entrevue n’apparaissent pas dans les comptes de campagne et s'en étonne.  

Gérard Collomb a-t-il aidé Emmanuel Macron avec des moyens municipaux ?

Derrière ces aides supputées et ces moyens supposément alloués, l’élu Stéphane Guilland voit l’ombre du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. «Il est suffisamment fier de toute l’œuvre qu’il a faite pour l’élection d’Emmanuel Macron. Donc à un moment, jusqu’où est-il allé pour faire élire son poulain ? Je pense que les éléments qu’on a aujourd’hui à Lyon nous laissent penser que certains moyens de la Métropole et de la Ville ont pu être utilisés à cette fin. Il appartiendra au procureur demain de nous dire ce qu’il en est», a-t-il expliqué à la télévision locale Télé Lyon métropole.

Ces élus LR ne sont pas les seuls à prendre le chemin des tribunaux. Une association, le Front républicain d'intervention contre la corruption (Fricc), a annoncé le 8 juin 2018 dans un communiqué sa décision de saisir la justice pour demander l'ouverture d'une enquête sur les comptes de campagne d'Emmanuel Macron.

L'association avait pris cette décision après une série de révélations en juin sur d'importantes ristournes qui auraient été accordées par diverses entreprises à l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron avant l'élection présidentielle de 2017.

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