Selon les informations de l'hebdomadaire Marianne, Emmanuel Macron aurait «arrêté le principe d'une grande interview de rentrée», même si l'entourage élyséen cité par le magazine ajoute que «les modalités restent à préciser». «Mais le président va s’adresser aux Français : nous réfléchissons à un format, quelque chose d’assez long, mais pas un 20 heures», ajoute un proche du chef de l'Etat.
Un discours de vérité peut-il être envisagé ? Les proches d'Emmanuel Macron assurent que le chef d'Etat «va parler de l’état de la France, faire le bilan de cette rentrée» et... «bien sûr, il répondra aux questions sur l’affaire Benalla».
Une autre source citée par Marianne commence déjà à battre la coulpe d'Emmanuel Macron à sa place et reconnaît une «mauvaise appréciation» de l'affaire.
Peut-être était-il grand temps pour le président du nouveau monde de sortir du silence ? Depuis le début de l'affaire, Emmanuel Macron n'a cessé de chuter dans les sondages à des niveaux jamais vus, tandis que ses soutiens répétaient à l'envi que les Français ne s'intéressaient pas à cette affaire Benalla qui n'aurait résulté que des «dérives personnelles» d'un homme à qui on aurait accordé trop de confiance.
La mise en scène de la déclaration filmée devant ses soutiens à la maison de l'Amérique latine à Paris le 24 juillet a-t-elle convaincu les Français ? Les galéjades ont fleuri sur internet, reprenant la phrase choc du président : «S'ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu'ils viennent le chercher. Je réponds au peuple français.»
En septembre, la commission d'enquête du Sénat présidée par le Républicain Philippe Bas a repris ses travaux et donne désormais le tempo. Charge au locataire actuel du palais de l'Elysée de reprendre la main sur sa communication, alors que les élections européennes approchent.
Interrogé par Marianne, l'entourage d'Emmanuel Macron admet d'ailleurs que «le président [aurait] été tenté d’évoquer le sujet à la fin du mois de juillet, car il y a eu une fenêtre de tir», mais il aurait finalement renoncé : «Cela a été abandonné car nous avions le sentiment que la poussière n’était pas encore retombée et que des choses que nous ignorions alors risquaient encore de sortir.»
Un membre de la garde rapprochée du chef d'Etat assure d'ailleurs que l'Elysée se trouve à présent face à un «mystère Benalla» et qu'entre l'ancien chargé de mission et le chef d'Etat, il faut installer un «cordon sanitaire».
La théorie du loup solitaire prend apparemment forme et la source de Marianne ajoute d'ailleurs : «Il a bien caché son jeu, il a su jouer du système. Nous aussi, à l’Élysée, nous avons découvert beaucoup de choses au fur et à mesure.»