Laurent Wauquiez a tranché ce 20 septembre sur le cas Viktor Orban : «Je parle à Merkel comme à Orban. Il a toute sa place au sein du PPE [Parti populaire européen]. Il a été élu démocratiquement. Tous nos braves censeurs devraient s'en souvenir», a ainsi estimé le patron des Républicains.
«Je ne suis pas gêné par son discours sur la question migratoire», a-t-il également précisé dans les colonnes du Figaro. «Nous partageons tous le projet européen mais nous sommes contre ce qu'il est devenu. Nous voulons tourner la page de la social-démocratie qui ne fait rien sur l'immigration ni sur la baisse des déficits», a en outre souligné le président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, précisant que «dans ce schéma», le président français Emmanuel Macron était «totalement isolé, contrairement à ce qu'il veut dire». «Je me méfie de cette approche où certains décernent les bons points pour ceux qui accueillent les migrants, et les mauvais points pour les autres», a encore jugé Laurent Wauquiez.
Le Premier ministre hongrois a mis au jour les divisions au sein de l'Union européenne et jusqu'à l'intérieur même des familles politiques des autres pays membres.
Je me méfie de cette approche où certains décernent les bons points pour ceux qui accueillent les migrants, et les mauvais points pour les autres
Ses positions musclées, sur la crise migratoire notamment, ont dessiné une ligne de fracture dans la droite française : Jean-François Copé et Valérie Pécresse ont ainsi fait savoir ce 18 septembre, lors d'un bureau politique, qu'ils souhaitaient que Les Républicains condamnent «sans réserve le démantèlement de l'Etat de droit en Hongrie engagé par Viktor Orban». Un positionnement opposé à celui de Laurent Wauquiez et de l'ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux. Ce dernier a ainsi jugé que le chef du gouvernement hongrois avait fait «reculer l'extrême droite» dans son pays.
A l'occasion du sommet du PPE, le 19 septembre, regroupant les responsables de la droite européenne à Salzbourg en Autriche, Laurent Wauquiez a fait un geste en direction de ce qu'il a nommé la «nouvelle génération de responsables de droite sur la scène européenne».
Lire aussi : Guerre de clochers chez Les Républicains : l'été a-t-il sonné le glas de la désunion ?