Twitter est une énième fois l'objet de critiques quant à la censure des contenus diffusés sur la plateforme. Le réseau social a en effet décidé ce 17 septembre de bloquer le compte de Marika Bret, figure historique de Charlie Hebdo, en raison de sa photo de profil : une caricature du dessinateur Charb, assassiné avec 11 autres de ses collèges lors de l’attentat contre le siège de l’hebdomadaire satirique, le 7 janvier 2015. Selon le réseau social, la caricature en question, pourtant choisie comme photo de profil depuis la création de son compte, soit il y a un peu plus de trois ans, montrant un prêtre et un imam se tenant mutuellement le sexe et titré «Les extrêmes se touchent», enfreint ses règles d’utilisation.
Dans une interview à Marianne publiée le 18 septembre, Marika Bret a exprimé sa colère face à cette décision. «Cet événement indécent et lâche vient s’ajouter à beaucoup d’autres qui ont eu lieu contre Charb ces trois dernières années», déclare-t-elle sans détours. Ignorant le motif qui a conduit à censurer son compte, elle poursuit : «C'est comme si Twitter mettait le dessin de Charb au même niveau que les propos antisémites, islamophobes et xénophobes des racistes.» Malgré ce blocage, elle a fait savoir qu’elle continuerait à diffuser des caricatures de Charb sur la toile afin qu'elles soient massivement partagées par les internautes.
Cette nouvelle polémique éclate alors que Facebook, Twitter et Google font ces derniers mois l'objet d'accusations de censure. Le 22 juillet, le site satirique belge Nordpresse, dont la sensibilité est réputée proche de la gauche, dénonçait une «censure de masse» de ses contenus sur Facebook concernant l'affaire Benalla. Des internautes avaient remarqué que Facebook bloquait ou supprimait les partages de contenus du site satirique sur cette affaire qui a mis à mal l'image du président français. Le site belge avait alors accusé le réseau social d'avoir bloqué son nom de domaine. Le président américain, Donald Trump, s'est en outre ému à plusieurs reprises de constater que les contenus conservateurs faisaient l'objet, selon lui, d'un traitement particulier de la part des plateformes.