Après les rumeurs ayant fait émerger les noms de Daniel Cohn-Bendit et de Pascal Canfin, l'Elysée a finalement dévoilé, le 4 septembre, l'identité du successeur de Nicolas Hulot. La nomination de François de Rugy en tant que ministre de la Transition écologique n'a pas tardé à susciter de nombreuses réactions.
Entre les «chaleureuses félicitations» et les «vœux de réussite», la majorité présidentielle s'est félicitée, à l'unisson, du choix de l'Elysée. Les députés de La République en marche (LREM) et les membres du gouvernement ont exprimé leur satisfaction et leur enthousiasme sur les réseaux sociaux.
L'opposition, en revanche, n'a pas caché sa déception voire sa colère au sujet de cette nomination. De nombreuses figures politiques, essentiellement de gauche, ont rappelé le rôle qu'a eu François de Rugy, ce printemps, dans le rejet des amendements visant à inscrire la sortie du glyphosate dans la loi sur l’Agriculture et l’alimentation. A l'époque, il avait été reproché par La France insoumise (LFI) au président de l'Assemblée nationale d'avoir prolongé les débats sur ces amendements jusqu'à très tard dans la nuit, afin d'éviter que ne soient présents en nombre les députés de l'opposition.
Gauche et écologistes ne se font guère d'illusions
Figure incontournable de l'opposition, Jean-Luc Mélenchon a opté pour un tweet moqueur ce 4 septembre, dans lequel il a souhaité rappeler que François de Rugy avait, selon lui, «planté» les amendements sur l'interdiction du glyphosate. Partant, le leader des insoumis a raillé un ministère «des apparences écologiques».
De même, le député insoumis Alexis Corbière a estimé que la nomination de François de Rugy était «une farce».
Michèle Rivasi, eurodéputée Europe Ecologie Les Verts (EELV), a également fustigé l'arrivée de François de Rugy au ministère de la Transition écologique, expliquant qu'il avait «empêché à l’Assemblée le vote sur la sortie du glyphosate». Elle a de plus émis des doutes sur la capacité du nouveau ministre à faire face aux lobbies industriels.
L'ancien candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon, a pour sa part fustigé une décision ne tenant pas compte de «l'appel de Nicolas Hulot» au «sursaut» écologique, n'hésitant pas à dénoncer «la vieille politique et la vieille écologie» de l'exécutif.
Le député européen EELV Yannick Jadot s'est toutefois montré compatissant devant la lourde tâche qui attend François de Rugy, ex-président du Parti écologiste, après le départ fracassant de Nicolas Hulot. Il a ainsi estimé que la mission serait «difficile» pour François de Rugy. L'eurodéputé a cependant partagé son mince espoir que le nouveau ministre parvienne à résister «aux lobbies des pesticides, du nucléaire, de la chasse».
«Un enterrement de première classe pour l'écologie» pour Philippot
De l'autre côté du spectre politique, le président des Patriotes, Florian Philippot, a qualifié cette nomination de regrettable. Remettant en cause les convictions écologistes du nouveau ministre, il a estimé que ce choix correspondait à «un enterrement de première classe pour l'écologie».
A droite également, le député républicain de l'Oise, Eric Woerth, a remis en question le choix de carrière de François de Rugy, comparant son départ du perchoir à «un coup porté à l’autorité et au statut de l’Assemblée et des députés».