France

«Matricule 33939 ? Présent !» : fichés pour leurs tweets sur Benalla, les internautes réagissent

Après avoir saisi la CNIL pour dénoncer ce qu'ils estiment être un fichage illégal de la part de l'ONG UE Disinfo Lab pour leurs tweets sur l'affaire Benalla, des internautes et personnalités politiques ont choisi de riposter par l'humour.

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a confirmé avoir reçu de très nombreuses plaintes d'internautes. Ils s'inquiétent d'avoir été fichés selon leurs opinions politiques par l'ONG UE DisinfoLab dans le cadre de son étude sur l'affaire Benalla. Sur Twitter de nombreuses personnes ont réagi. Parmi elles, plusieurs personnalités politiques qui ont vu leur nom intégré à la fameuse liste, tel Jean-Luc Mélenchon (le vrai, pas le robot russe).

Marine Le Pen n'a pas non plus tardé à s'exprimer sur le sujet évoquant son matricule numéro 14 802 et les «barbouzeries».

Martine Billard, ex-député de Paris et maintenant oratrice pour La France insoumise, estime que le fichage réalisé par l'ONG est «totalement illégal».

Nombreux sont les internautes à avoir tourné en dérision le fichage opéré par l'ONG en se présentant de manière humoristique par leur «matricule», correspondant à leur rang dans la liste.

Des hashtags ont fait surface, invitant les utilisateurs du réseau social a donner leur numéro de fichage.

Véritable «fake news» ayant aussitôt conduit le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux à réclamer que «toute la transparence soit faite» sur les tweets de la prétendue «sphère russophile» ayant artificiellement gonflé l'affaire Benalla, l'enquête d'EU Disinfo Lab suscite aussi l'incompréhension de certains internautes se voyant pointés du doigt alors qu'ils se sont contentés de tweeter...

Bernard Carayon, conseiller régional et ex-député des Républicains se désole de ne figurer qu'en 11 030e places sur les 55 000 personnes fichées.

Si certains internautes ont pris le parti d'en rire, l'affaire demeure problématique du point de vue juridique, notamment quant au respect l'article 8 de la Loi Informatique et libertés de 1978. Devant le nombre conséquent de plaintes, la CNIL suggère aux internautes de s'adresser directement à l'ONG en la contactant sur son site. Une proposition qui a vivement fait réagir des internautes qui, de manière assez compréhensible, sont peu enclins à fournir leur nom et adresse mail à EU DisinfoLab...

Lire aussi :Qui est EU DisinfoLab, à l'origine de l'étude sur le gonflage «russophile» de l'affaire Benalla ?